L'AC Ajaccio veut faire valoir ses droits à réparation

L'AC Ajaccio connaît une fin de saison mouvementée sur le plan administratif et met tout en œuvre pour obtenir réparation de ce qui est considéré dans la Cité Impériale au mieux comme de l'iniquité, au pire comme une injustice.

En effet, l'ACA qui a terminé troisième de Ligue 2 à l'issue de la saison 2019-2020 clôturée de façon prématurée du fait de la crise sanitaire, s'est vu refuser par la LFP, non seulement une montée en Ligue 1 jugée légitime, mais également le droit de pouvoir jouer les barrages pour une accession dans l'élite.

Le Club Acéiste ainsi que Clermont et Troyes, autres pensionnaires de Ligue 2, avaient fait un recours auprès du CNOSF afin de contester la décision de la LFP de ne pas jouer les play-offs, mais ce dernier a été balayé d'un revers de main par l'instance de conciliation.

L’AC Ajaccio, comme Lyon et Amiens, saisit le conseil d’état

Le club a annoncé sur son site internet vouloir saisir le conseil d'état :

« L’AC Ajaccio a pris connaissance de l’avis rendu ce jour par le CNOSF, qui ne nous satisfait pas. En effet, nous avons relevé plusieurs arguments qui ne nous paraissent pas déterminants. Nous maintenons que l’AC Ajaccio a vocation à évoluer la saison prochaine en Ligue 1. Nous observons toutefois que les conciliateurs ont évoqué la notion de perte de chance, laquelle, en droit, ouvre la porte à une indemnisation partielle. Nous allons donc saisir immédiatement le Conseil d’État d’un recours afin que nos droits et l’équité sportive soient respectés .»

Alain Orsoni, président emblématique du club jusqu'à 2015 et président de la holding propriétaire de l'AC Ajaccio livre à Stampa Paese son point de vue sur la situation :

- Le CNOSF a rejeté toute idée de barrages après les recours d'Ajaccio, Troyes et Clermont. Pourquoi ce jusqu'au-boutisme selon vous ?

 Le CNOSF s'en remet comme la LFP a la décision du gouvernement et considère qu'il y a une situation exceptionnelle qui justifie la décision de la Ligue. Ce n'est pas faux bien sûr, mais là où le bat blesse c'est quand on envisage sérieusement de faire jouer les finales de coupe... Il y a à l'évidence deux poids deux mesures.
C'est une constante des instances de la LFP qui est aux ordres de quelques clubs de L1, les plus riches !
C'est plus consternant venant du CNOSF qui entérine sans sourciller des décisions contradictoires et souvent non conformes au droit.
La volonté constante de la LFP est de privilégier la L1 et les clubs les plus riches en particulier. Les clubs corses sont les parents pauvres des championnats professionnels.
Nous sommes déterminés à défendre nos droits et le CNOSF bien que rétorquant notre demande, conclue en admettant que nous avons été victime d'une privation de chance.
Nos avocats sont convaincus de notre bon droit, nous irons donc au bout des procédures en considérant que à minima nous devrions bénéficier d'une indemnisation financière.

En 2013-2014 le football corse est au sommet avec l'ACA et le SC Bastia en L1, le CA Bastia en L2 et le Gazelec en National. En 2020, seul l'ACA représente le football corse dans le monde professionnel. Pourquoi cette irrégularité selon vous ?
 

Oui, Corse au football de feu disait le regretté Victor Sinet ! Le football évolue avec la société ... Aujourd'hui plus que jamais, l'argent est au pouvoir et les réglementations ne cessent d'encadrer les clubs en exigeant de plus en plus de moyens.
Or les clubs corses sont lourdement handicapés sur le plan économique, faible démographie, très faible sponsoring et aides publiques voisines de zéro. Concurrencer des clubs représentants des grandes métropoles françaises est de plus en plus improbable... "

L'AC Ajaccio, mais aussi plus largement le football corse attendra donc la décision du conseil d'état avec impatience dans un climat ambiant toujours plus tendu entre certains clubs de L2 et National et les instances du football professionnel.