L’association Arcu di Sapè met à l’honneur Mgr Bustillo

Arcu di Sapè crée il y a une année, vise a éclairer la réflexion collective, d’offrir des clés de compréhension, de nourrir le débat public dans une Corse qui change, dans un monde qui vit des bouleversements majeurs, au cœur d’une société qui, trop souvent, subit ces évolutions sans toujours les anticiper et ce par l’organisation d’ un cycle de conférences mensuelles baptisé « I Scontri di a Luciula », «Les Rencontres de la Luciole», en référence à cet insecte luminescent dans l’obscurité. Des chercheurs, des penseurs, des experts, des personnalités qui, par leurs travaux, analysent et décryptent par à leurs travaux, les phénomènes qui traversent la société et changent aussi l’existence au quotidien. Grâce à une convention de partenariat signée dès sa création avec l’Université Pasquale Paoli à Corte, Arcu di Sapè puise aussi dans le vivier intellectuel de la Corse où, dans des domaines parfois méconnus des insulaires, s’approfondit la pensée et s’accomplissent des recherches de pointe. Ces conférences ouvertes gratuitement au public se déroulent à Ajaccio et, selon la thématique retenue, à Corte. Les conférenciers invités présentent et expliquent les avancées de la science et leur apport à la médecine, à la technologie ou à l’économie. Ils analysent les mutations politiques, religieuses, sociales ou économiques. Ils nous font partager leur regard sur l’histoire, la création artistique ou sur les grands défis de l’époque. Les questions liées à l’environnement, à la protection de la biodiversité, aux changements climatiques et aux transformations des modes de vies qu’il est ou sera nécessaire de mettre en place sont pour nous des thèmes essentiels et nous les privilégions. Ces conférences ne s’interdisent aucun domaine, mais se donnent pour frontières le respect de l’Homme, des valeurs universelles et fondamentales pour le vivre ensemble.

Monseigneur Bustillo : 
«Je prône une laïcité saine et non polémique, une séparation certes, mais pas de division comme avant, générée par la tendance anticléricale. La laïcité corse est une laïcité sereine et plus intelligente, un modèle, car il y a un dialogue, une capacité à parler et à échanger, riche et utile qui offre un regard différent, un mélange de laïcité, de spiritualité et de chrétienneté ayant pour visée le bien des citoyens, des personnes : c’est ma mission ! La piété populaire est souvent opposée au côté intellectuel mais, il n’y a pas de divorce entre les deux. La dimension populaire a pour intérêt de ne pas se prendre la tête, elle donne une place au corps et au cœur souvent négligée par l’intellect. 

La Corse est l’exemple même de cette dimension par une manifestation publique, la Procession : une expression populaire immense, simple où la marche avec les pieds nous enracine et met en valeur la dimension humaine. Cette conservation de la procession en Corse est une manière élégante de parler de la Société avec un message corporel, un mouvement physique qui exprime le mouvement intérieur: un peuple en marche en chemin vers un but, une mise en valeur d’égalité et de liberté. Il est intéressant de mêler la Société par cette communion dans le mouvement, quelque soit la religion, les rites particuliers. »

Le Cardinal a mis aussi en exergue l’importance et la richesse du chant en Corse
avec la responsabilité de l’Église en terme de transmission du patrimoine :
«'Chanter valorise notre dimension existentielle, c’est une expression de la Vie interne par la voix, une mise en valeurs de la Vie populaire, de l’Humanité, une transcendance…Le patrimoine humain, culturel, au lieu de nous diviser, nous rassemble, nous anoblit, nous permet d’élargir notre intelligence à la découverte de notre culture mais aussi celles des autres comme ici en Méditerranée. En Corse, je suis un pasteur qui doit et aime connaître la réalité et la Vie du village abordée sur toutes ses facettes. Je suis l’Évêque de tous, je respecte la Liberté de tous et le parcours de chacun… »