Mercredi 26 février 2025

L'hypnothérapie Ericksonienne : comment se recentrer

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Sylvia Micaelli et sa patiente
Thérapeute familiale systémique, praticienne en hypnose eriksonienne, massothérapeute énergéticienne et formatrice de praticiens de massages en bien-être, Sylvia Micaelli revient sur la pratique de l'hypnothérapie. Selon elle, plus profonde et subtile à l'hypnose traditionnelle, cette pratique permet de se recentrer sur soi-même et apprendre à se guérir. Dans une interview, elle explique les dynamiques de ses séances et les effets positifs escomptés.

« Je suis praticienne en hypnose car j'ai étudié à l'ICFH de Bastia auprès d'Erika Nakahashi », souligne Sylvia Micaelli. Cette formation sur l'hypnose Ericksonienne reste principalement thérapeutique. Basée sur la bienveillance, elle se construit par des suggestions douces, sans injonctions. En fonction de la demande de la personne, des indications vont être relativement ciblées. En effet, la praticienne peut pointer un point précis à apaiser tel que les phobies, l'anxiété, le stress, le manque de confiance en soi et d'estime de soi, le manque d'affirmation de soi, l'accompagnement pour l'arrêt du tabac et la perte de poids, l'accompagnement du deuil, les troubles du sommeil, ou encore la préparation à un examen. « Ça fait partie des thérapies brèves », confie la thérapeute. 

Durant la séance, une « alliance thérapeutique » se forme et permet d'établir un lien de confiance entre Sylvia Micaelli et la personne. Très vite, au cours d'un entretien préalable, la praticienne tente de comprendre le problème et d'apercevoir les objectifs que la personne se donne pour le résoudre. « Avant la séance d'hypnose, j'explique à mon patient ce que je qualifie d'hypnose car j'ai fréquemment des personnes qui arrivent et qui se font une représentation de la pratique de par les spectacles proposés par Messmer », s'amuse Sylvia Micaelli. Selon elle, l'hypnose pratiquée par Messmer n'est pas thérapeutique et manque à son goût d'éthique.

La barrière entre le conscient et l'inconscient respectée 

Pourtant, cette forme d’hypnose reste très différente. C'est une étape de profonde relaxation qui se situe entre le réveil et le sommeil, au cours de laquelle on peut toujours garder son propre contrôle.

Cet argument, elle n'oublie pas de le préciser. Dans ses séances, aucune emprise de sa part est faite sur la personne. «De toute manière, l'inconscient rejette ce qui ne l'intéresse pas », ajoute-t-elle.

Lors de ses séances d'hypnose, Sylvia Micaelli accède à l'inconscient et au subconscient à l'aide d'un langage différent de celui réservé au conscient, tel que la métaphore et la suggestion indirecte, avec des symboles et des histoires. Finalement, cet état d'hypnose crée un état dissociatif entre le conscient et l'inconscient afin d'éviter à la partie consciente de critiquer le processus en cours et de l' « auto-saboter ». Cette technique permet de lever les croyances limitantes, qui à l'origine, sont opposées au changement souhaitable.

Une approche permissive 

Cet état de profonde relaxation permet au patient de puiser dans ses propres ressources afin de trouver des solutions. Les meilleures conditions sont alors réunies pour se connecter avec une partie de soi, « comme le trésor caché au pied des pyramides de Paulo Coelho dans l'alchimiste », compare la thérapeute. Une fois touché, l'inconscient, qualifié par l'hypnothérapeute de « réservoir de ressources », va être exploré. Cette étape reste cruciale car elle facilite la levée des blocages et réactive les capacités oubliées.

« Cette partie de nous qui est une partie ressource, crée et met en place des solutions adaptées a nos problèmes actuels. », ajoute Sylvia Micaelli. La thérapeute souligne le caractère passé de cette partie inconsciente, soumise à une remise à niveau. En effet, l'inconscient a mis en place dans la vie antérieure du patient des solutions afin de le protéger. Seulement, aujourd'hui, ses solutions sont devenues les sources du problème. Il est alors nécessaire de les remplacer.

Le patient est dans cette pratique le maître de sa guérison. « Nous on est juste des accompagnants, c'est à dire qu'on permet de rentrer dans un état de conscience modifiée, un état de conscience beaucoup plus élargie qui permet de voir et d'appréhender nos problèmes différemment de manière plus large, avec plus de hauteur et de recul. Ça ouvre plus de solutions et de champs des possibles. Le reste c'est la personne qui le fait. », conclue Sylvia Micaelli.

 

Océane Le Gouic