Agriculture : La loi Duplomb adoptée

Présentée comme une réponse aux mouvements de colère du monde agricole à l’hiver 2024, cette loi vise à alléger certaines contraintes pesant sur les exploitants, notamment en matière de traitements phytosanitaires, de stockage d’eau ou de construction de bâtiments d’élevage. Une manière, selon ses défenseurs, de redonner de l’oxygène à une profession sous pression.
Mais cette volonté de “déverrouillage” n’est pas sans provoquer de vives critiques. Le retour autorisé de l’acétamipride – un insecticide interdit depuis 2018 – suscite une levée de boucliers, en particulier chez les écologistes. Jugée dangereuse pour les insectes pollinisateurs, notamment les abeilles, cette substance devient l’un des symboles de la discorde autour du texte.
Dans les rangs syndicaux, la fracture est nette. Tandis que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs saluent un outil pour renforcer la compétitivité de l’agriculture française, la Confédération paysanne dénonce une loi pensée pour répondre aux logiques de libre-échange, au détriment de l’environnement et du modèle paysan. Le syndicat s’est d’ailleurs mobilisé ce mardi devant l’Assemblée pour faire entendre son opposition.
Adoptée, donc, mais loin de faire l’unanimité, la loi Duplomb révèle un clivage profond entre deux visions de l’agriculture française : l’une tournée vers la productivité et la compétitivité, l’autre vers une transition écologique plus stricte.