Mercredi 19 mars 2025

L'inquiétude des étudiants de la diaspora face à la criminalité organisée en Corse.

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Panthéon-Assas
La journaliste d'investigation Violette Lazard a animé une conférence sur la criminalité organisée en Corse et ses dérives mafieuses à l’Université Paris Panthéon-Assas, ce mardi soir. Invité par l'Association des étudiants corses d'Assas – Via Corsa, l'événement a permis aux étudiants en droit d'interroger l'auteure de deux livres sur la Brise de Mer.

La conférence a abordé les enjeux de la criminalité en Corse, et a rapidement donné lieu à des questions plus larges sur la société corse actuelle. "Pourquoi être un voyou semble-t-il plus attractif que devenir boulanger en Corse aujourd'hui ? " s'interroge une étudiante, avant de demander à Violette Lazard comment inverser cette tendance. Environ une trentaine d’étudiants, majoritairement corses, ont assisté à cette rencontre et posé leurs questions.

Au-delà de l'aspect juridique, cette session a permis de discuter de l’impact du journalisme sur les dérives mafieuses, et des mesures proposées par Gérald Darmanin lors de la session anti-mafia à l'Assemblée de Corse, comme la création d’une nouvelle structure judiciaire dédiée au crime organisé. "En tant qu’étudiants en droit, notre objectif est de réfléchir à ces problématiques et d’imaginer des solutions pour faire avancer la situation", explique Mathéo Barralon-Emanuelli, coprésident de l’association Via Corsa.

Les questions abordées ont couvert des thèmes variés : les écoutes téléphoniques, le racket, les marchés publics, et la place des femmes dans ce contexte. Julia, étudiante en première année de droit à Paris-Saclay, a souligné l'importance d’avoir pu poser des questions jugées taboues face à "l'ampleur du problème".

À la fin de la conférence, Mathéo a posé une dernière question : "Pensez-vous que les productions cinématographiques corses alimentent le culte du voyou ?". Si Violette Lazard a estimé que les films insulaires récents n'ont pas contribué à cette image, d'autres étudiants ont soulevé des questions sociétales comme la peur d'entreprendre en Corse. Andréa, en deuxième année de droit, a partagé ses inquiétudes : "Je n'ai pas peur de me balader chez moi, mais j’ai peur de la perte des valeurs".

Enfin, Mathéo a exprimé son souhait de trouver une spécialisation qui lui permettra, plus tard, de contribuer à améliorer la situation de l'île : "Peut-être qu'un jour, on pourra faire mieux pour que la Corse ne soit plus entachée par cette criminalité organisée." La conférence a ainsi résonné comme un moment essentiel pour un public "aguerri" et pleinement conscient des défis auxquels l'île est confrontée, conclut Violette Lazard.