Mercredi 19 mars 2025

Un homme de 52 ans a été condamné pour une série d'attentats à l'explosif.

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Justice
Un homme de 52 ans a été condamné, ce mardi 18 mars, par le tribunal correctionnel de Bastia, pour une série d'attentats à l'explosif commis en région bastiaise entre fin 2023 et début 2024. Simon Campana a écopé d'une peine de 5 ans de prison. Déjà condamné en 2023 pour détention d'arme et menaces de mort, il comparaissait sous écrou dans ce nouveau dossier. À l'issue de l'audience, sa détention a été prolongée.

L'affaire débute dans la nuit du 15 décembre 2023 avec l'explosion du portail de la résidence de Jean Biaggini, un adjoint au maire de Furiani, commune où le prévenu avait précédemment travaillé. Quelques jours plus tard, trois bars de la région bastiaise sont également attaqués par des explosions. Les enquêteurs identifient le prévenu grâce à des analyses ADN réalisées sur un morceau de plastique retrouvé près de la résidence de Biaggini. Simon Campana est interpellé deux mois plus tard, et lors de la perquisition de son domicile, plusieurs kilos de chlorate de sodium, des mèches, des détonateurs et de l'adhésif sont découverts.

Placé en détention provisoire, l'enquête établit un lien entre Campana et les explosions des bars. Lors de sa garde à vue, il reconnaît l'ensemble des faits. Devant le tribunal, il évoque un contentieux lié à des dalles pour l'attentat contre la maison de Jean Biaggini, bien que cette explication soit difficile à vérifier. Concernant les explosions dans les bars, il ne donne aucune raison précise, se contentant de déclarer n'avoir "aucune animosité contre les gérants des établissements."

Le tribunal se penche sur la personnalité de Simon Campana, notamment sur son séjour de deux ans et demi en hôpital psychiatrique après une tentative de meurtre en 2016. Cette affaire avait conduit à une déclaration de pénalement irresponsabilité. L'avocate de la défense, Me Djeneba Soumahoro Jochmans, met en avant l'altération du discernement de son client, demandant au tribunal de prendre en compte cet aspect. Cependant, la représentante du ministère public, Juliette Lebon, estime que le prévenu a non seulement reconnu les faits, mais les a également revendiqués, et requiert une peine de 6 ans de prison.

En plus de sa peine de prison, Simon Campana devra se soumettre à des soins, s'abstenir de tout contact avec les victimes et éviter les bars qu'il a ciblés. Il dispose d'un délai de dix jours pour faire appel de sa condamnation.