Samedi 11 juin 2022

Aurèle Mannarini réaffirme qu’Yvan Colonna ne pouvait être le tireur qui a tué le Préfet Erignac

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Invité de la rédaction de Vià Télé Paese, ce jeudi 9 juin, Aurèle Mannarini, expert en balistique persiste et signe : au vu des deux expertises balistiques effectuées, il confirme que le tireur qui a assassiné le Préfet Erignac ne pouvait être Yvan Colonna et estime nécessaire la révision de son procès afin devait-il dire de l'innocenter une bonne fois pour toute.

« Si j'ai répondu à l'invitation du Groupe Vià Télé Paese – Stampa Paese, c'est pour libérer ma conscience sur l'affaire du regretté Yvan Colonna agressé le 2 mars dernier à la prison d'Arles par Franck Elong Abé, un codétenu djihadiste de 35 ans, avant d'être transporté à Marseille où il devait décéder le 21 mars. Comme j'ai pu le faire sur le plateau de votre chaîne régionale, j'ai souhaité parler des courriers qu’Yvan Colonna m'avait adressés de son vivant et avec qui j'étais en relation épistolaire. Au cours de la discussion j'ai pu expliquer les raisons pour lesquelles Yvan Colonna s'était adressé à moi. Comme je l'ai dit, j'ai libéré ma conscience, et je suis soulagé, parce que j'ai dans cette affaire une responsabilité morale. À partir de ces courriers j'informe l'opinion publique, pour que l'on ne m'accuse pas plus tard de rétention des souhaits d'Yvan, concernant un recours en révision de son procès ».

Aurele Mannarini explique ensuite les circonstances de ce contact qu'il a pu avoir avec celui que l'on surnommait le Berger de Cargèse : « Sollicité par le père d'Yvan, Jean Hugues Colonna, j'ai rédigé un rapport d'expertise, que j'ai fait parvenir à ses avocats, avant de le publier en 2019 sur les réseaux sociaux, via ma page Facebook. Yvan Colonna a pris connaissance  de cette publication, grâce à un ami qui lui rendait visite et qui lui en a remis  une copie. Suite à ça, Yvan m'a fait parvenir un message en janvier 2020 pour me demander de travailler dans la perspective d'une révision de son procès. Peu après, il a réitéré sa demande par courrier. Aussitôt, j'ai alerté les avocats cités dans le courrier pour  leur faire part de sa demande de révision. Au départ, ces derniers n'étaient pas contre, mais ne ils n'ont jamais donné suite. Suite. Un peu désespéré, après un second courrier, Yvan m'a adressé fin décembre 2020, une nouvelle lettre, dans laquelle il me demandait de  prendre contact avec son épouse Stéphanie, ce que j'ai fait aussitôt. Bien évidemment elle était pour cette demande en révision, mais elle m'apprenait que des personnes dans l'entourage d'Yvan étaient contre cette demande de révision. Je déplore aussi que dans cette affaire, il n'y ait pas eu de démarches concrètes de la part des avocats pour un recours en révision. Personnellement, comme j'ai pu le dire, j'ai une responsabilité morale, j'informe le public, car je ne veux pas que après l'on puisse m'accuser de rétention d'information ». 

Aurèle Mannarini a un CV qui en dit long sur son parcours, titulaire d'un Mémoire de balistique intérieur dans le cadre d'un DES, membre de la Société Européenne de balistique lésionnelle rattachée à l'Université de Lyon, ancien expert attaché au cabinet de Me Lombard à Marseille. 

Il est notamment intervenu sur le procès d'Aleria, ou encore celui de Tommy Recco, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1962, pour deux triples meurtres, qui est aujourd'hui le plus vieux détenu de France...

Aurèle Mannarini, virtuose de la guitare à ses heures, revient sur cette affaire Colonna : « Une demande de révision du procès est absolument nécessaire, pour innocenter une bonne fois pour toute Yvan et ce encore plus aujourd'hui, dans la mesure où il a été agressé et assassiné. Toute l'opinion publique en Corse demande cette révision et exige la vérité ».

Hommage au Préfet Claude Erignac 

Aurèle Mannarini a dans le passé sollicité le Préfet Erignac, dans un tout autre domaine et il tient aujourd'hui à rappeler les qualités de cet homme d'État.

« Je souhaiterais rendre hommage au Préfet Claude Erignac qui a permis à l'entreprise “Micro” créée en Corse dans les années 90, d'obtenir des subventions de la France et de l'Union Européenne pour la recherche de nouveaux antiviraux, dont j'avais fait la synthèse, en particulier d'une molécule anti virale. Je travaillais à MGB Pharma à Nîmes, en contrat avec l'INCERM. Cette molécule a fait l'objet de tests in vitro sur un virus du VIH et un virus du cancer. Ce dernier étant une première mondiale dont les travaux ont été publiés il y a quelques mois dans des revues françaises et anglo-saxonnes spécialisées. Je garde en mémoire la coopération du Préfet Erignac concernant cette recherche. Et, de ce fait, il rentre dans l'histoire de ce projet. Les chercheurs sont humiliés, calomniés en France, on en connaît des exemples précisément. Aussi, toute calomnie à mon encontre, comme j'en ai par le passé, à cause de mon témoignage au deuxième procès d'Yvan, sera considéré comme une insulte contre le Préfet Erignac , l'équipe MGB Pharma et l'Incerm. Au cas où des insultes seraient proférées dans un média ou un site, je réclamerai auprès de MGB Pharma de boycotter la France concernant l'information du développement de cette molécule à l'étranger ».

Gilbert Guizol