Samedi 23 mai 2020

Capraia : Des vacances en toute sécurité ?

Capraia, notre île sœur de l’archipel toscan, plus proche de la Corse que de l’Italie, est restée épargnée par la Covid-19. La mairesse de l’île, Marida Bessi, écologiste de la première heure, ancienne présidente de la province de Livourne, a pris, et envisage de prendre, un certain nombre de décisions pour empêcher la Covid d’arriver sur son île :Elle a émis une ordonnance d’urgence valable jusqu’au 28 mai, pour filtrer les arrivées dans l’île par les ferries qui la desservent (il traghetti).

Les résidents toscans, les visiteurs venus d’autres régions, même pour la journée, devront exhiber un test sérologique, négatif, de moins de 48h. Quiconque quitte l’île et veut y retourner doit également présenter ce test. Les résidents de Capraia bénéficient de la gratuité. Les autres peuvent le faire, soit à Livourne (30€), soit au débarcadère et attendre les résultats. Il faut préciser que la température des passagers sera prise à l’embarquement.

Il s’agit de protéger Capraia et ses habitants, en attendant une évolution positive de l’épidémie.

Marida Bessi est en contact avec la région de Toscane et l’agence sanitaire pour négocier le financement du prolongement de cette opération pendant l’été. Le délégué toscan au tourisme, Stefano Ciuoffo, soutien sa démarche : « Les îles sont structurellement plus sûres, et pourront donc, si les tests et les examens sont effectués sérieusement, permettre des vacances sures et protégées. Et si le covid reste absent de Capraia, même la distanciation sociale sera inutile. Capraia pourra alors devenir le joyau du tourisme toscan. »

Le responsable de l’agence sanitaire est plus mesuré, rappelant que les règles nationales de dé-confinement, comme la distanciation sociale, s’appliqueront tant qu’elles ne sont pas modifiées par l’état.

Parmi les résidents de l’île, touchés par la baisse dramatique de la fréquentation, certains craignent que ces mesurent ne rebutent les éventuels touristes. Ils pourraient alors changer leur destination.

Mais la mairesse n’est pas d’accord avec ces craintes. Elle a son plan. L’an dernier, le pic de fréquentation a été de 300 touristes, pendant 2 jours. Elle estime que cet afflux est tout à fait gérable. Elle estime que l’organisation des arrivées est en place, prête à tester tous les arrivants. Quant aux plaisanciers, arrivant par la mer, un point de contrôle au débarcadère est déjà prévu.

L’île, ses résidents et ses visiteurs, vivraient alors des vacances uniques, inoubliables, car épargnées par ce covid-19, omniprésent ailleurs. Une revanche, en quelque sorte, pour une île, qui verrait son éloignement du continent se transformer en opportunité.