Cargèse : l'ultime adieu à Yvan Colonna
Le village de Cargèse, en Corse du sud avec ses 1300 habitants était bien trop petit pour accueillir ce vendredi 25 mars 2022 les milliers et les milliers de personnes venues des quatre coins de la Corse pour accompagner Yvan Colonna jusqu'à sa dernière demeure.
Victime d'une violente agression le 2 mars dernier à la Centrale d'Arles, alors qu'il effectuait sa séance de sport, Yvan Colonna a été transporté dans le coma vers une unité spécialisée de Marseille où il aura lutté contre la mort durant près d'une vingtaine de jours. Yvan Colonna aspirait à purger sa peine à la prison de Borgo comme la loi le lui permettait.
Le destin et la folie meurtrière d'un codétenu en ont décidé autrement.
Sa dépouille mortelle est arrivée mercredi soir en Corse où spontanément, des milliers de personnes ont formé une haie d'honneur sur la route du funérarium Picchetti, à Ajaccio.
Le soir même et le jour suivant, de nombreuses veillées ont eu lieu à travers l'île.
Ce vendredi 25 mars 2022, alors que la Corse saluait sa mémoire, à l'initiative du président de l'Exécutif, les drapeaux étaient mis en berne et un appel à observer une minute de silence au moment des obsèques. Le convoi funéraire prenait la route de Cargèse, village d'Yvan Colonna qui retrouvait sa terre.
Porté par ses proches, le cercueil drapé de la bandera avait de plus en plus de difficulté à se frayer un chemin, tant la foule se pressait pour toucher ou embrasser le sarcophage.
Sur la place de Cargèse, devant l'église latine où devait se dérouler les obsèques, une foule impressionnante convergeait depuis le matin.
Dans ce village de 1300 âmes et une église de 150 places au maximum, la situation devenait de plus en plus compliquée.
Les bandere flottaient au vent et le silence se faisait de plus en plus pesant à l'arrivée de la dépouille.
Très digne, la famille d'Yvan Colonna, effondrée par le chagrin était accueillie sur le parvis de l'église par le prêtre de la paroisse qui allait présider la cérémonie et le diacre.
La messe débutait par un requiem entonné par Patrizia Gattaceca, amie d'Yvan Colonna, alors que de nombreux chantres suivaient.
Une cérémonie qui, comme le souhaitait la famille, était empreinte d'une grande sobriété.
La messe était célébrée en langue corse.
En fin de cérémonie le Dio vi Salvi Régina résonnait dans l'église. Au terme de la cérémonie, le cercueil était à nouveau porté par les proches jusqu'au caveau familial où devait avoir lieu l'inhumation.
De plus en plus nombreuse, la foule suivait le cercueil.
Dans le même temps, de nombreux hommages ont été rendus à travers l'île.
En cette douloureuse circonstance, la rédaction de Stampa Paese, renouvelle à toute sa famille et ses proches, ses sincères condoléances.
Gilbert Guizol
