Confinement : Du PRODUCTEUR au CONSOMMATEUR
Afin de concilier qualité des repas, la survie économique des petits producteurs, les initiatives se multiplient pour développer les circuits courts.
A Bastia, la ville a mis en place une carte interactive qui recense les commerces, alimentaires ou non, assurant une continuité d'activité adaptée aux gestes barrières. Si le rideau est bien souvent baissé, derrière la barrière de métal, l'activité continue, et chacun s'organise, alternant entre livraisons et système de drive avec prépaiement des commandes : « Il a fallu trouver une solution pour permettre aux commerçants d'avoir une continuité, tout en répondant aux exigences sanitaires,explique Pierre Savelli, maire de Bastia,
120 commerçants recensés en une semaine sur Compru Qui
« Le plus souvent ils procèdent via des livraisons ou un retrait de commandes en drive. Nous avons mis en place une carte intéractive qui recense les commerçants de la ville. En une semaine, nous avons déjà 120 enseignes répertoriées, et ceux qui souhaitent être référencés peuvent contacter les services concernés* » poursuit l'édile
Sans surprise, l'alimentaire constitue la grande majorité de ces enseignes, et prônent les circuits courts. Un positionnement qui permet de concilier hygiène alimentaire et sanitaire, tout en assurant aux producteurs locaux d'écouler tout ou partie de leur production.
Sonia Muracciole a repris récemment la célèbre enseigne de produits corses de la rue Napoléon, U Paese : « La boutique est trop petite pour que je puisse ouvrir normalement, et accueillir du public. Mais je ne travaille qu'avec des petits producteurs que l'on ne trouve pas en grande surface, et il est aussi de notre responsabilité de leur assurer des commandes, c'est pourquoi j'ai décidé de m'adapter », explique-t-elle.
Désinfection systématique des produits entrants, équipement en masque et gant, la commerçante s'emploie à assurer une sécurité sanitaire maximale, pour elle-même comme pour sa clientèle : « Personne n'entre dans le magasin, j'ai d'ailleurs fermé la porte à clé, et je suis équipée, cela rassure tout le monde. Nous avons mis en place un e-shop sur lequel les clients peuvent commander et payer. Ensuite ils choisissent un créneau horaire pour venir retirer leur paquets. Dans certains cas j'assure la livraison. »
Même principe pour s'approvisionner aux quatre coins de la Corse, un système D, où commerçants et producteurs alternent les déplacements.
Les Réseaux sociaux, nouvel intermédiaire alimentaire
Sur les réseaux sociaux aussi les initiatives se sont rapidement multipliées, à l'instar des groupes « Du producteurs au consommateurs » sur Facebook. La page 2B a atteint 5000 inscrits en à peine une semaine, et compte désormais près de 8000 membres. L'initiative de ce groupe revient à Pierrick Chinot : « Etant moi-même commerçant, j'ai dû arrêter mon activité car je suis dans les véhicules d'occasion, mais je me suis vite mis à proposer les produits d'amis à ma famille et mes voisins en groupant les commandes. C'est de là que m'est venue l'idée. »raconte-t-il. L'administrateur du groupe s'est vite organisé, et surtout beaucoup impliqué. Un onglet fichiers détaille l'ensemble des producteurs adhérents au groupe, classés par micro région au sein du département, pour plus d'une centaine de références.
Une intiative bien organisée, pléviscitée par les clients : « J'ai été récupérer mes fromages à la ferme chez dondon, des magnifiques fromages frais, un accueil très sympathique et des supers prix ! »commentait une internaute le 7 avril.
Après la cohue des premiers jours, faisant craindre un confinement darwinien, il semble que la traditionnelle solidarité Corse parvienne à reprendre le dessus sur les tendances profondes. Pour le bonheur des producteurs, et de nos papilles.
Pour être référencé sur Compru Qui : mpoli@bastia.corsica