Mardi 27 juin 2023

Femu a Corsica explique l’autonomie à la population

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Femu a Corsica a convié la population de Balagne à discuter de l'autonomie
Alors que la question de l’autonomie de la Corse est posée au niveau national, le parti majoritaire à l’assemblée de Corse, Femu a Corsica a décidé d’aller à la rencontre de la population pour expliquer ce principe.

2022 a été marqué par plusieurs semaines de manifestations violentes, faisant suite au décès d'Yvan Colonna, agressé à la prison d'Arles. Des manifestations qui avaient aussi pour objectif de réclamer un changement de statut, longtemps demandé par les nationalistes et autonomistes de l'île. Une arlésienne aux yeux de l'État, qui a pris un tout autre virage, beaucoup plus concret, après la révolte engendrée par le terrible fait divers. L'État, par l'intermédiaire du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est engagé dans un processus d'autonomie pour la Corse.

Pour Femu a Corsica, prônant cette autonomie, il faut désormais expliquer le terme d'autonomie à la population. C'est ainsi que le parti majoritaire à l'Assemblée a décidé d'aller à la rencontres des habitants des différentes micro-régions de l'île. Ce samedi 24 juin, il était en Balagne.

« Nous revendiquons une autonomie pleine et entière et nous avons souhaité rencontrer la population pour expliquer ce que cela veut dire, détaille la vice-présidente du parti Livia Volpei. C'est une première réunion aujourd'hui et d'autres suivront dans toute la Corse. »

L'idée fait son chemin au niveau national

Présents pour cette rencontre, les élus au niveau national de Femu a Corsica ont également expliqué leur rôle dans ce débat. Un lobbying de la part des élus insulaires qui commence à porter ses fruits.

« Je ne suis pas inquiet je pense que cette idée est dans l'air du temps, déclare le sénateur Paulu Santu Parigi. Les principes de décentralisation traversent les bancs du Sénat. Pour ce qui est de la question de l'autonomie il faudra voire ce qui est proposé mais on sent qu'il y a un état d'esprit au sein de l'institution qui peut faire bouger les choses. »

Ce sentiment que l'autonomie n'est plus un rêve inaccessible est partagé par le député Jean-Félix Acquaviva.

« L'État essaye, parce que culturellement ils ont beaucoup de mal avec l'autonomie, de gagner du temps, voir de tirer par la manche les élus de la Corse pour faire qu'in fine la proposition la plus basse soit retenue, c'est donc évidemment un rapport de force, ajoute le député. L'État a aussi un certain nombre de contraintes. La première est que visiblement il y a une volonté d'aller à la réforme des institutions sur un certain nombre de sujet, dont la Nouvelle Calédonie, à partir de là on ne peut pas oublier la Corse. Le deuxième niveau est que, s'ils font cette réforme des institutions à portée constitutionnelle, le gouvernement aura besoin des trois cinquièmes et, à ce moment-là, notre groupe LIOT ainsi qu'avec nos liens transversaux avec d'autres groupes nous pouvons nous mouvoir pour réussir cette réforme et ça passera préalablement par un accord politique.»

Une idée d'autonomie qui doit désormais faire son chemin y compris au sein de la population insulaire.