Réserve de Scandola : de sa perte de label à son projet d'extension

En 1985, la réserve naturelle de Scandola se voyait décerner un label par le Conseil de l'Europe.
Un label qui faisait la fierté de tous. Pourtant, au mois d'avril dernier, on apprenait qu'en raison d'une surfréquention touristique qui aurait des répercutions sur la biodiversité ce diplôme pouvait ne pas être renouvelé.
Accablant, le rapport des experts pointait du doigt la gestion de cette réserve naturelle à la fois marine et terrestre, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. 
Une accusation qui n'était pas du goût des professionnels de la mer.
Invités par l'un d'eux à nous rendre compte par nous-même, on avait pu constater que la réserve ne donnait pas l'impression d'être surfréquentée. En revanche, force était de constater que de nombreux plaisanciers, pas toujours respectueux des lieux naviguaient en nombre.

Sur le sujet, Fabien Rocca Serra, gérant de « Tra Mare e Monti » à Calvi et Galéria s'était exprimé (voir vidéo ci-dessous).

Malgré une forte mobilisation et des arguments déployés pour montrer que le problème ne se situait pas là, où on le voulait bien, le couperet est tombé et  ce malgré des nouvelles encourageantes données au mois de juin dernier par le secrétaire de la Convention de Berne Krzystof Zyman.
En date du 4 décembre dernier, la Réserve naturelle de Scandola, couvrant 900 hectares de terres avec des espèces très rares et 1000 d'une façade maritime avec une faune et une flore exceptionnelles.

Passer de 1000 à 10 000 hectares

Pour récupérer le diplôme européen d'espace protégé perdu à cause d'une surfréquentation du site qui selon le Président du Parc Naturel Régional de Corse « porte atteinte à la faune et la flore de cette réserve », un projet d'extension de la Réserve Naturelle de Scandola, visant de passer de 1000 à 10 000 hectares, a été présenté le 17 décembre dernier, à l'office de l'environnement de Porto.
Projet examiné par les maires concernés de Piana, Ota, Partinello, Osani et Galeria.
Député européen et maire d'Osani de 2002 à 2020, François Alfonsi a indiqué que : « Cette extension est un moyen de trouver un nouveau cadre juridique qui permette d'avoir plus de moyens, plus de régulation, de règlement et plus de possibilités d'intervention pour faire que la durabilité de cette réserve soit assurée ».
Ce serait également un moyen permettant de récupérer ce label tant convoité.
Ce projet ne peut aboutir que dans la concertation qui devrait rapidement s'ouvrir et à laquelle tous les acteurs concernés : bateliers, professionnels de la mer, pêcheurs, seront conviés.
L'objectif sera de faire valider ce projet en cours d'année 2021 et ensuite de postuler à nouveau pour ce label.