Tocca a tocca : des vêtements tout contre nous
Installée dans un des locaux du hangar des Maures, sur la mezzanine, Alexine Bernt nous évoque son parcours.
« J'ai commencé dans l'atelier de ma grand-mère quand j'étais toute petite. J'ai baigné dedans car elle était couturière dans les bonneteries à Troyes ». Forte de cet héritage familial, elle consacre ses études de styliste-modéliste à Marseille, avant d'installer une boutique à Bastia. Particularité : les machines à coudre de sa grand-mère forment son outil de travail. « Elle m'a légué un nom et une passion, et des machines qui marchent très bien ».
Alexine fait du sur-mesure, pour tous les événements, robes de mariée, costumes, ou encore pour le plaisir de posséder une création unique. Sa précédente boutique située à Bastia n'a pas survécu aux effets de la crise sanitaire. Un mal pour un bien qui lui a permis de se recentrer sur sa façon de travailler, sur ses pratiques commerciales... avant d'être accueillie chez les Maures. Une façon d'être entourée par d'autres créateurs, de pouvoir communiquer et pourquoi par entamer des collaborations.
Les étapes de la création d'un vêtement
Le parcours créatif n'est jamais le même. « Je peux flasher sur un tissu et élaborer une pièce autour du tissu ou du motif. Parfois, c'est l'inverse. C'est une idée de vêtement qui me vient et je choisis le tissu en fonction ». À l'imagination s'ajoute le métier de modéliste : Alexine crée ses propres patrons. Ainsi elle réalise un habit de A à Z. Elle peut partir de dessins mais la plupart du temps, elle se dirige de l'idée au patronage directement. Sur l'un de ses papiers, des traits abscons pour les néophytes servent de base à la confection des empiècements d'un modèle en cours de création que nous découvrons lors de notre visite.
Un perfecto en cuir de cactus
En dehors de ses créations classiques, Alexine travaille en ce moment sur un projet atypique : un perfecto en cuir de cactus. Dans une démarche éco-responsable (c'est à dire plus éthique), elle nous fait part de sa volonté de travailler des matières « vegan ». L'idée lui est venue de réaliser une création avec du cuir de cactus, dont la conception a démarré il y a plusieurs mois. (Alexine avait déjà utilisé le cuir d'ananas par le passé). Cette veste verte dont la matière vient du Mexique possède un autre élément intéressant, fruit d'une collaboration avec Fabien (autre membre de l'association) : une doublure dont les motifs reprennent la fameuse plante à épine. À l'extérieur, un grand col et des fermetures dorées viennent apporter une touche élégante et très féminine. Ce perfecto n'est pas entièrement terminé à l'heure actuelle, mais ne devrait pas tarder à faire l'objet d'une publication sur les réseaux sociaux ou autre plate-forme.
Dans les semaines à venir, vous pourrez retrouver l'univers de Tocca a Tocca sur son site internet ou sur sa page facebook, avec la possibilité d'acheter certains modèles en ligne.
Texte Thomas Sartini / Photos Anghjulà Photography