Boris Cyrulnik à Aiacciu
Biographie Boris Cyrulnik
Issu d’une famille d’immigrés juifs, Boris Cyrulnik vit de plein fouet le traumatisme de la guerre, ses parents ne survivront pas à la déportation et lui-même sera attrapé lors d’une rafle avant d’être sauvé par un réseau de résistants. Une expérience qui le poussera à devenir psychiatre, spécialisé dans l’éthologie - l’étude comportementale des animaux - et la neurologie. C’est en 1983 que Boris Cyrulnik, parallèlement à sa carrière de médecin (il est alors psychiatre en centre hospitalier, psychanalyste à mi-temps et chargé de cours d’éthologie humaine/clinique à la faculté de médecine de Marseille), publie son premier ouvrage : Mémoire de singe et paroles d’homme (Hachette, 1983), vouant dès lors son existence à la vulgarisation de son savoir. Plus tard, Les Vilains petits canards (2004), Quand un enfant se donne « la mort », attachement et sociétés (2011) ou son autobiographie Sauve-toi, la vie t’appelle (2012), tous parus chez Odile Jacob, rencontrent d’immenses succès et propulsent ses idées au cœur des réflexions sur les comportements humains et le développement personnel. C’est ainsi qu’il développe et fait connaître le concept de résilience, « renaître de ses souffrances », étayé dans plusieurs de ses livres. Auteur de près de quarante ouvrages, Boris Cyrulnik a aussi été chroniqueur de l’émission Histoire d’Homme sur France Info, aux côtés d’Yves Coppens, et mandaté par Nicolas Sarkozy en 2007, puis par Emmanuel Macron en 2018, pour participer et présider des commissions sur la croissance ou la petite enfance.
Le livre : Quarante voleurs en carence affective, Bagarres animales et guerres humaines…
« Pendant les années de guerre, j’ai été privé de toute relation. Après la guerre, j’ai été placé dans une institution. Dans ce désert affectif, où la plupart des enfants s’éteignent, j’ai réussi à m’évader en découvrant les mondes animaux. Comme il n’y avait personne à rencontrer, je m’échappais par une déchirure du grillage pour aller parler au chien du voisin. Il m’accueillait avec joie quand je lui racontais mes malheurs. Ce chien m’a beaucoup aidé. Mes seules relations humaines, je les avais avec des bêtes. Est-ce la raison pour laquelle j’ai toujours pensé qu’en étudiant les animaux on pourrait mieux comprendre la condition humaine ? » B. C.
Les enfants en carence affective risquent de devenir des adultes violents. La parole humaine, source de créativité, engendre aussi l’horreur des guerres de croyance. Comparant les animaux et les hommes, convoquant une somme inégalée de connaissances et d’expériences cliniques, Boris Cyrulnik nous fait ressentir et comprendre la violence du monde et les racines de la guerre. Poursuivant son exploration conjuguée de l’âme humaine et des mondes animaux, Boris Cyrulnik nous livre ici une œuvre magistrale, où l’on découvre un savant derrière le conteur et le sage.