Mardi 25 mai 2021

Calvi : Les estampes d’Olivia Paroldi orneront les rues à partir du 26 mai

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olivia paroldi
Pour la seconde année consécutive, les rues de la citadelle et de la basse ville de la cité calvaise seront recouvertes des estampes de l’artiste Olivia Paroldi. U Svegliu Calvese est à l’initiative de cet événement nommé: Passate di donne/ récits de femmes. L’objectif est de retranscrire les souvenirs des doyennes de Calvi, pour ensuite les soumettre à l’interprétation de l’artiste.

Dans le projet imaginé, l’idée était de transmettre la mémoire des aînées de la commune. Un chaleureux travail s’est alors mis en place, fait de collectes d’informations, le tout ponctué de rencontres aussi amusantes que bienveillantes. Le but de cette démarche est de voir l’évolution de Calvi, ce qui a changé, tant au niveau du territoire que dans les relations qu’entretenaient les gens entre eux.

« On a voulu penser à nos souvenirs, aux choses passées. Depuis l’an dernier, on a invité toutes ces calvaises à nous parler de souvenirs qui leur sont chers. Pourquoi les femmes ? Car dans la vie, elles voient les deux aspects des choses, de leur vie mais aussi celle de leur famille dont souvent, elles géraient le quotidien. On voulait savoir ce qui avait changé à Calvi, parfois on nous parle de lieux qui n’existent plus et d’anecdotes qui nous paraissent incroyables et nécessaires de partager au plus grand nombre » explique Dominique Bianconi

Estampes: des œuvres éphémères, comme une parabole pour retranscrire la mémoire qui s’efface avec le temps

L’artiste niçoise Olivia Paroldi a intégré la prestigieuse école Estienne à Paris où elle a décroché son diplôme des métiers de l’art (dma). Plasticienne, passionnée de linogravure, une technique datant des années 60, et fan d’art urbain, c’est naturellement qu’elle se dirige vers la gravure et les estampes.

En premier lieu, il y a le dessin sur papier. Par la suite, il sera posé sur une plaque de lino dans laquelle l'artiste gravera pour reproduire le dessin et faire des tampons. C’est en fait un travail en négatif, pour ces plaques gravées que l’on appelle « matrices ». Une fois ces tampons créés, une encre est appliquée en surface, que l’on imprime à la main de façon traditionnelle, sur des tissus que l’on nomme estampes.

« On me fait part des souvenirs de ces femmes, ensuite je les interprète à ma manière. J’aime que mon travail soit restitué dans les rues de la ville. Rendre collectif, la mémoire de ces femmes, sans intermédiaire, ni rapport marchand me touche. Je préfère les choses éphémères qui disparaissent avec le temps. Ensuite le soleil, le vent, la pluie font disparaître les œuvre collées, c’est un peu poétique » précise Olivia Paroldi.

 

Un devoir de mémoire auprès des jeunes

Ces deniers jours, ce sont 4 classes de l’école primaire Loviconi et 2 du collège Jean-Felix Orabona qui se sont rendues au garage du deuxième REP, à l’entrée de la citadelle, pour voir la méthode de travail de l’artiste et échanger avec Dominique Bianconi sur le projet. Un moment de transmission qui a permit aux jeunes calvais de prendre conscience de l’importance du devoir de mémoire. Ils étaient nombreux à découvrir le Calvi d’antan lors de ces visites guidées où surprise et curiosité se mêlaient.

Dominique Bianconi est en pleine élaboration d’un livre concernant le projet Passate di donne. Un ouvrage qui comportera les photos des estampes, des photos d’époque, de nombreuses anecdotes et aussi l’explication de l’interprétation artistique des œuvres.

« Les gens oublient très vite, mais grâce à ce projet, on s’est aperçu qu’il était nécessaire de créer un support physique. Les gens sont très demandeurs et curieux. Nous travaillons dessus et espérons qu’il verra le jour très prochainement » ajoute Dominique Bianconi

Rendez-vous le 26 mai pour découvrir ces œuvres disséminées dans les rues de la ville.

Texte François Colombani / Photos Kevin Guizol – Eyefinity Prod