Samedi 20 février 2021

Jean-Dominique Bertoni, le cinéma en ligne de mire avec son premier court-métrage « l’auto-stoppeur ».

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JD Bertoni
Jean-Dominique Bertoni, jeune calvais de 29 ans, est en train de se constituer une petite réputation dans le cinéma insulaire.
Portait d’un garçon attachant, passionné par le cinéma, l’audiovisuel et la Balagne.
Le tournage de son premier court-métrage de fiction « l’auto-stoppeur » qui débutera dans la micro-région le 9 mars, génère une forte attente, lui qui avait déjà interpellé le public en 2019 avec son documentaire « corsi-américani ».

Des études orientées vers le cinéma, après l’obtention d’un baccalauréat littéraire option cinéma au lycée du Fango, il s’oriente vers une licence des Arts et Métiers du spectacle puis un master info-com.

Étudiant, il concède avec un sourire entendu avoir réussi à concilier études, passion et vie de jeune homme.

Après une phase de formation nécessaire pour engranger de l’expérience sur le terrain, en tant qu’assistant sur des courts-métrages de fiction ou lors de stages, très rapidement l’envie de voler de ses propres ailes se fait ressentir pour ce garçon assez indépendant.

En 2016, il crée sa société de production Nobody Agency et rapidement, le carnet de commandes est plein. Ses clips événementiels, institutionnels, promotionnels pour des établissements de renoms, attirent l’attention et mettent en avant son talent.

« Le déclic je l’avoue reste les vidéos promotionnels pour le monde du clubbing, univers pourtant assez éloigné du mien.

Les vidéos partagées sur les réseaux sociaux pour des boites prestigieuses, telles que le B52, chez Tao, l’Eden m’offrent une visibilité incroyable, ensuite c’est un cercle vertueux. Si on ajoute à cela les publicités pour des institutions insulaires comme Pietra et Cap Mattei ça m’a conféré un petit statut dans le milieu. »

 

Le documentaire Corsi-Americani

 

Une repas avec Cédric Savelli et Olympe Ricco lors d’un séjour aux USA fait germer l’idée d’un documentaire sur ces corses aux parcours atypiques, partis s’exiler outre-atlantique.

« L’insularité, l’exil sont des sujets qui m’interpellent. Entre l’écriture, les aléas du tournage, le montage, ce projet s’est éparpillé sur un an et demi. Je suis très critique envers moi-même et un éternel insatisfait mais j’ai emmagasiné tellement de choses. Le présenter en avant-première au Fogata et lors de festivals, aller à la rencontre des spectateurs et avoir des retours bienveillants m’a conforté dans cette voie. »

 

L’auto-stoppeur son premier court-métrage de fiction

« Depuis le premier confinement et la baisse des activités, j’avais cette envie, je l’ai mise à profit pour écrire afin de ne pas me complaire de l’oisiveté. Très rapidement ce projet s’est imposé à moi. Le tournage qui durera une semaine est prévu le 9 mars prochain et se déroulera en Balagne. »

C’est un Road movie et bien sûr, soucieux de ne pas trop nous donner d’indices il a toutefois accepté de nous dévoiler en exclusivité le « pitch »du film.

« L’intrigue aura lieu à la fin des années 90, un jeune homme conduit sur une route déserte et prend en stop un inconnu ayant eut un accident et qui ne peut, faute de réseaux, utiliser sont mobile. En cours de route, alors qu’ils ne se sont pas présentés, l’inconnu va prononcer le prénom du conducteur »

Au fur et à mesure de l’écriture, il nous avoue que les acteurs Gray Orsatelli et Didier Ferrari lui sont apparus comme une évidence pour les rôles principaux et qu’après lecture du script, ils ont immédiatement accepté de rejoindre cette petite auto-production.

Le montage sera effectué dans la foulée et le film proposé sur la chaîne YouTube Nobody Films. La covid impactant fortement l’audiovisuel cela permettra aux spectateurs de le voir facilement en attendant une vie en salle et de le présenter lors de festivals dédiés au septième art.

« On espère pouvoir le présenter au festival de Lama et sur le continent. Le voir passer en salle et avoir le retour des gens permettra de vivre pleinement l’expérience. Le budget est dérisoire, tout le monde a fait des sacrifices et on va mettre les mains dans le cambouis

La Balagne, un terrain de jeu extraordinaire, avec des décors différents à quelques kilomètres de distance

L’avenir passera par de la production et la création.

Une satyre des réseaux sociaux, prévue fin 2021 fait déjà saliver d’avance tant la créativité de Jean-Dominique est communicative.

La Balagne devenant petit à petit un lieu privilégié pour les tournages insulaires et continentaux, nul doute que ce talent au dynamisme incroyable sera vite remarqué en dehors des frontières insulaires, même si humblement, il estime que la Corse est un lieu privilégié auquel il a un attachement viscéral.

« Parfois dans certains domaines on ne se sent pas légitime mais cette légitimité on la prend et on doit prouver qu’ici on peut proposer des productions de qualité. Tout est à faire et y’a de la place pour tout le monde. Par chance, la Balagne est un terrain de jeu extraordinaire, avec des décors différents à quelques kilomètres de distance. Ce n’est pas du militantisme, ni un manque d’ambition, seulement je pense que sur le continent, je ne sais pas si la liberté que j’ai ici dans les projets que je porte, je pourrais l’avoir. »

Texte François Colombani