Les sonneurs de cloches de toute la Corse font vibrer le campanile de Pioghjula

Plusieurs équipes, venus de plusieurs villages de Balagne mais aussi de Ventiseri, du Niolu ou encore du Rusiu, ont participé à la nouvelle édition des Scontri di i campaniari. Cette compétition amicale a permis aux carillonneurs présents de montrer la façon de sonner les cloches dans leur village ou leur pieve.
« Nous représentons Casamacciolli, raconte Anna Livia Donati. J'ai toujours été passionnée par le son des cloches de mon église. Déjà petite j'allais voir comment cela se passait et aujourd'hui j'ai pris la suite. »
Un art que la jeune femme pratique avec sa coéquipière. Toutes les deux se connaissent parfaitement et sont rodées à l'exercice.
« C'est difficile de s'accorder quand on joue à deux et c'est souvent un problème et une cause de dispute entre gens du village, ajoute Laura Géronimi. Lorsque l'on y arrive c'est donc très satisfaisant. »
Ces scontri sont aussi un lien avec la tradition. Une mémoire collective qui a animé les créateurs de cette manifestation en 1985.
« La mémoire est essentielle, c'est elle qui lie les hommes, détaille l'un des cocréateurs Santu Massiani. Les cloches symbolisent beaucoup dans la vie d'un village. Elles sonnent pour un baptême, un mariage puis enfin pour la mort. C'est donc un morceau de l'Histoire d'un lieu et c'est une fierté de voir aujourd'hui les jeunes reprendre cette tradition. »
Récolter des fonds pour retrouver le son originel des cloches
Né en 1985, ces rencontres se sont arrêtées brutalement en 2003, après que l'une des cloches ait perdu sa tonalité à la suite d'une rénovation.
« En 2003, une cloche est tombée par accident et après une refonte elle a perdu sa vraie tonalité, explique Petru Casanova, président de l'association A Fabrica di Santa Maria. Avec cet événement nous souhaitons récolter des fonds pour fondre une nouvelle cloche et ainsi retrouver le son de l'époque. »
Ces Scontri di i campanari ont été l'occasion de mettre en avant un savoir-faire ancestral et de montrer que la transmission se fait toujours dans les villages.
Reportage Télé Paese ici