Panique au ministère à ...la mode corse !

Le festival Corse en scène poursuit son petit bonhomme de chemin avec la présentation hier à Lumiu du spectacle interactif pour petits et grands « Les Bonaparte, chi famiglia » voir ici, et un peu plus tard en soirée au théâtre de verdure de Calvi de la pièce « Panique au ministère » avec Philippe Chevalier, Rebecca Hampton, Julie Arnold, Aurélie Robert, Muriel Michaux et Nathan Noyret.
Pour fêter ses dix ans, la comédie culte de Jean Franco et Guillaume Mélanie, « Panique au Ministère » a fait peau neuve. Une toute nouvelle équipe d'actrices et d'acteurs, tous plus déjantés les uns que les autres, fin prête à semer à son tour la panique au Ministère a pris possession hier soir de la scène du Théâtre de Verdure de Calvi.
Gabrielle Bellecour, chef de cabinet du ministre de l'Éducation Nationale Louis Tesson, est à un carrefour de sa vie. Professionnellement, la récente nomination de Louis, qu'elle accompagne dans la vie politique depuis quinze ans, est une consécration. Mais elle commence à être lassé du rythme harassant qu'impose sa fonction... Familialement, elle est séparée depuis toujours du père de sa fille Sarah, qu'elle a élevée seule. Mais Sarah est à l'âge où l'on devient indépendant... Sentimentalement, c'est une catastrophe : effarouchée par des histoires douloureuses, elle n'a plus eu d'aventure depuis des années, au grand dam de sa mère, l'énergique (et croqueuse d'hommes) Cécile. Gabrielle étouffe... L'apparition dans sa vie d'Éric, jeune homme de ménage du ministère, 25 ans à peine, va faire voler en éclats son petit monde.
Comme on le sait, cette pièce a été interrompue durant 7 mois et jouée à deux reprises depuis le mois de juin. Aussi, les acteurs étaient rien comme des enfants privés de spectacle que l'on autorise enfin à remonter sur scène.
Pour cette « Spéciale » à Calvi, Philippe Chevalier, Rebecca Hampton, Julie Arnold, Aurélie Robert, Muriel Michaux et Nathan Noyret se sont offerts quelques libertés en donnant une connotation plus corse et ce pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Cette pièce qui démarrait de façon assez sérieuse au ministère avec un ministre, Louis contraint de gérer avec sa chef de cabinet Gabrielle un conflit avec les étudiants menaçant de descendre dans la rue manifester contre le port de l'uniforme obligatoire, devait rapidement dégénérer avec un ministre de l'EN un brin déjanté et une chef de cabinet plus psychorigide.
La suite n'était qu'une succession de scènes avec des rebondissements assez inattendues mêlant le ministre, son épouse avec qui il est en instance de divorce, sa chef de cabinet, la mère et la fille de cette dernière et un homme de ménage Éric qui va tout bouleverser.
On notera au fil de la pièce des réflexions assez hilarantes comme : « Si vous voulez un jour devenir ministre, il suffit de traverser la route et d'enfourcher un tigre », « Tu connais bien Louis comme moi, il est con comme une chambre à air », « Les français ont besoin d'être rassurés, tu dois être ferme et brillant » « Vous les jeun’s, mes potes, mes potos », « On est en 2021, les gens sont cons, la vie est chère, on attend tous la prochaine pandémie, ta mère est psychorigide », « J'ai eu un coup de foudre, un coup de soleil, un coup d'amour, un coup de je t'aime, j'ai une liaison avec...Éric! ou encore en parlant de l'épouse du président de la République Brigitte Macron : « Je l'ai eu comme prof ».
La conversation au téléphone entre Emmanuel Macron et la mère de Gabrielle vaut aussi son pesant d'or.
Tous les acteurs de cette pièce sont à féliciter pour leur professionnalisme, leur sens de la répartie et leur humour mais nous attribuerons une mention spéciale à Rebecca Hampton, impressionnante d'aisance, menant cette pièce là où elle voulait l'emmener, sans jamais se départir de son rôle.
Le public a été ravi de cette soirée.
À noter qu’Aurélie Robert qui joue dans la pièce le rôle de la fille de Gabrielle a également réalisé les costumes.
Ne manquez pas ce soir la soirée spéciale corse avec Insula et Bella Ciao.
Gilbert Guizol