« Une Belle Histoire » de Michel Fugain à Calvi

Cette soirée du 21 juillet a été marquée par le final de la 2e édition de « Corse en scène » proposé par Véronique Genest, avec la complicité d’Isabelle Rougerie. 

Pour cette « Der », le public a répondu très nombreux. L'organisation souhaitait que ce soit la fête avec du partage et de l'amour. Et c'est tout naturellement que l'idée est venue de donner carte blanche au parrain de cette édition, Michel Fugain.

Rendez-vous était donné hier soir à des centaines et des centaines au théâtre de verdure pour embarquer à bord du vaisseau spatiale et rejoindre la planète Fugain à 80 années lumière de là.

« Attention Mesdames et Messieurs, on va décoller, installez vous dans votre fauteuil bien gentiment... Le commandant de bord, Captain Michel Fugain, son épouse Sanda et son équipage de musiciens vous invitent au soleil, sur sa planète ».

Un voyage de près de 2h30 qui reflétera plus de 50 ans de carrière avec des tubes qui ont fait la une des hits et que l'on chante encore aujourd'hui et que l'on chantera toujours demain. Pour un si beau voyage, Michel Fugain n'a pas oublié d'embarquer dans le cockpit deux portraits qui sont ceux de ses pères fondateurs Pierre Delanoë avec ses 5000 chansons au compteur et Maurice Vidalin avec beaucoup de chef d'oeuvre à son actif.

« Ces deux messieurs, aujourd'hui disparus, s'occupaient des mots, je m'occupais de la musique » précisait Michel, avant d'enchaîner par C'est de la musique. « Pierre Delanoé a écrit dans l'un de ses livres : « Ce qui est important dans une chanson, c'est la musique, mais on a quand même besoin des paroles pour s'en souvenir ».

L'artiste expliquait comment on construisait une chanson . « Un jour j'ai donné une mélodie à Pierre, et il m'a rendu ça : Je n'aurai pas le temps, Pas le temps, Même en courant, Plus vite que le vent, Plus vite que le temps, Même en volant, Je n'aurai pas le temps, Pas le temps, De visiter toute l'immensité d'un si grand univers...

« Attention Mesdames et Messieurs » a vu le jour en 24 heures 

Le public exultait, le courant passait entre Michel et lui. Le pari était gagné. Et, cela s'est rapidement confirmé lorsque bon nombre de personnes dans le public se sont levées pour danser.

Clairement, on était sur une autre galaxie.

« Un jour j'ai dit à Pierre que je voulais faire une troupe et il m'a répondu : donne moi des chansons. J'avais 11 mélodies d'avance et lui ai tout donné. 24 heures après, Pierre me téléphone pour me dire qu'il voulait me voir. Il m'a donné une feuille A4 sur laquelle était cochée la première chanson du premier spectacle qui n'était pas encore monté, et ça faisait «Attention Mesdames et Messieurs, c'est important, dans un instant ça va commencer... »

Michel Fugain parlait encore de sa collaboration avec Pierre Delanoé, citait plusieurs anecdotes et racontait sa rencontre avec Maurice Vidalin.

Pierre a livré son ressenti sur cette rencontre, et ça a donné ça : Tiens! tout a changé ce matin, Je n'y comprends rien, C'est la fête, la fête, Jeunes et vieux grands et petits…  

Le public n'y tenait plus, il voulait participer, partager avec l'artiste, danser… Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne se sont pas privés. Oui, hier soir, dans ce vaisseau spatial, Michel, Sanda et ses musiciens n'étaient pas seuls.

Vous avez dit que Michel Fugain avait 80 balais ? Foutaise, les amis. Hier soir en tout cas, il avait une âme de ses 20 ans, celle d'un artiste qui par son talent, sa sensibilité, son chanter vrai a donné tout le sens de ce qu'est la fête mais aussi de l'amour.

Pour le plus grand plaisir, le répertoire de l'artiste est passé, au point que nul n'a vu passer le temps. De nombreux titres qui ont fait le succès de sa carrière ont été interprétés sur le chemin du retour, seul ou avec son épouse Sanda.

« Chante la vie, chante, Comme si tu devais mourir demain, Comme si plus rien n'avait d'importance, Chante, oui chante, Aime la vie, aime comme un voyou, comme un fou, comme un chien, comme si c'était ta dernière chance. Chante, oui chante…

Magnifique interprétation du Dio Vi Salvi Regina par le Groupe Meridianu 

C'est ce moment que choisissait Michel Fugain pour adresser ce message de fin de soirée : « Les corses, au lieu de chanter les hymnes belliqueux imposés par les différents occupants qui les ont conquis, jamais soumis, les ont toujours préféré un chant profond ».

Le public s'est alors levé  et le Groupe Meridianu s'est avancé au devant de la scène pour interpréter magistralement l'hymne corse « Dio Vi Salvi Regina ».

Les applaudissements ont résonné de longues minutes sur les remparts de la citadelle.

Cette soirée ne pouvait se terminer sans un rappel. Michel Fugain, sa femme Sanda pour qui il témoignait beaucoup d'amour et de tendresse et les musiciens reprenaient le premier titre de la soirée, celui de la présentation de toute son équipe : Chante la vie chante Comme si tu devais mourir demain Comme si plus rien n'avait d'importance Chante, oui chante Aime la vie aime Comme un voyou… 

Cette deuxième édition du Festival « Corse en Scène » s’achevait sur cette soirée inoubliable au cours de laquelle Michel Fugain a donné le meilleur de lui-même pour nous faire vivre un immense moment de bonheur.

Présent tout au long de ce festival et pour la soirée de clôture, le maire de Calvi, Ange Santini s'est félicité de ce succès.

Le rideau est donc tombé sur cette deuxième édition. Alors rendez-vous en 2023 pour ce Festival « Corse en Scène » qui se bonifie au fils des ans.

Texte Gilbert Guizol