Mardi 30 juin 2020

45 ans après : un serial killer de Californie plaide coupable

Sacramento, Californie, 30 juin 2020.
Avachi dans son fauteuil roulant, habillé de l’uniforme orange de détenu, le visage tremblant protégé par une visière en plastique, un vieil homme pitoyable répond « coupable » à la question posée par le procureur général.

Joseph DeAngelo, 74 ans, a terrorisé la Californie entre 1975 et 1986 sans être inquiété. Il vient de reconnaître sa culpabilité pour éviter la peine de mort, en échange de la prison à vie.

Connu aujourd’hui sous le surnom de tueur en série de Californie, il a été finalement arrêté en 2018 grâce l’ADN.

Cet homme avait été officier de police, avant d’en être licencié pour vol à l’étalage. Il avait ensuite commis des dizaines d’effractions, avant de basculer dans la violence aggravée : 50 viols et 13 meurtres très violents lui sont officiellement attribués. Commis dans la région de Sacramento, ces « cold cases » n’avaient jamais été oubliés ou fermés. Depuis 2016, une nouvelle équipe d’enquêteurs a décidé d’utiliser les données ADN d’un site américain qui les collecte pour retrouver les parents naturels d’enfants adoptés, GEDmatch.

portraits robot de oseph DeAngelo, 74 ans, a terrorisé la Californie entre 1975 et 1986

Des prélèvements ADN avaient été conservés dans certains lieux de crime. En comparant ces derniers avec la base de données de Gedmatch, les enquêteurs ont trouvés des cousins du tueur. Ils sont remontés ainsi jusqu’à l’arrière arrière arrière grand-père, qui vivait au début du 19esiècle. En construisant les arbres généalogiques qui en découlaient (1000 descendants !), et en les croisant avec les périodes et lieux des crimes, ils sont arrivés à restreindre la liste à 2 suspects.

En prélevant subrepticement de l’ADN sur la portière de sa voiture, Joseph DeAngelo est arrêté en 2018 à la surprise générale.

150 victimes et leurs proches ont assisté à cette mise en accusation dans une grande salle de l’Université de Sacramento. L’émotion était forte, y compris parmi les magistrats, ou les enquêteurs qui avaient travaillé sur ces affaires depuis 1975.

Ceci étant dit, l’usage des données ADN de milliers de personnes pose problème. Les prélèvements avaient été faits pour d’autres raisons que celle d’aider la police à arrêter un proche. D’autres sites très connus d’analyse ADN de votre génome s’en inquiètent, ainsi que des associations de défenses des libertés.