Maltraitances infantiles : savoir les reconnaitre pour les dénoncer
Les maltraitances sont souvent peu reconnues par les autorités. Cependant depuis le 15 novembre 2018 la proposition de loi sur l’interdiction des «violences éducatives ordinaires » est adoptée par l’Assemblée Nationale.
Les violences éducatives ordinaires visent les pratiques telles que la fessée, la gifle mais aussi les cris, les menaces ou autres coups. 22 pays d’Europe interdisent déjà les corrections physiques destinées aux enfants. Pour autant elles perdurent. Des enfants du monde entier en sont victimes quotidiennement. Ces maltraitances touchent majoritairement les pays en cours de développement plutôt que les pays occidentaux mais restent une forme de maltraitance considérable à l’échelle mondiale. Elles comprennent la négligence au niveau des soins d’hygiène et des besoins vitaux, la violence psychologique, les agressions sexuelles, la violence physique qui peut entrainer la mort.
L’exposition à des violences entre partenaires intimes est aussi une forme de maltraitance. La violence conjugale ou la « violence domestique » est maltraitante car les enfants qui y sont exposés montrent souvent des problèmes de violence physique et psychologique.
Un parent à des devoirs envers son enfant, il est garant de sa sécurité physique morale et affective. Cependant, face à ses responsabilités parfois difficiles, l’adulte peut se trouver impuissant, dépourvu de solutions et c’est alors que peuvent apparaître des maltraitances. L’adulte peut prendre la forme d’un bourreau et ses actes peuvent avoir des répercussions pour le reste de la vie de l’enfant.
La violence physique désigne toute utilisation délibérée de force physique contre un enfant. Cette violence peut constituer une menace à sa santé,àson développement et causer de graves séquelles. Les actes de violence physique s’étendent des formes les plus «douces » comme pousser, bousculer, à des formes plus « sévères » comme étrangler, frapper.
Le recours à la violence physique en France est proscrit. Néanmoins, sur la scène internationale, un bon nombre de pays usent de violences à l’encontre des enfants comme mesure disciplinaire. Cette forme de maltraitance est souvent acceptée par les enfants et la société.
Les blessures causées par la violence ne sont pas toujours apparentes ni diagnostiquées et il peut être difficile de déterminer un cas de violence physique à l’égard d’un enfant. Certains adultes dissimulent leur violence en portant des coups aux endroits non visibles (torse, cuisses...). De plus, il est difficile pour un enfant d’exprimer la maltraitance qu’il subit dans le cercle familial par peur de blesser par désir de protection envers le parent, l’adulte.
De manière répétée, la violence physique cause des répercutions à vie et sont le théâtre de prises de risques liées au traumatisme vécu. Les violences physiques constituent un réel frein àl’évolution et à l’épanouissement futur des enfants qui en sont victimes.
L’agression sexuelle, fait référence à tout acte sexuel commis sur un enfant par une personne qui en est responsable. L’agression sexuelle d’enfant englobe tous les cas d’abus avec ou sans contact physique. Elle comprend tout acte de nature sexuelle perpétré contre une personne mineure. Cela peut se traduire par des attouchements, des rapports sexuels, le viol, l’inceste, l’exhibitionnisme ou l’implication d’un enfant dans la prostitution ou la pornographie. Les menaces, la manipulation et l’intimidation par la force sont aussi considérées comme des agressions sexuelles. Cela signifie que l’agression sexuelle ne constitue pas forcément l’acte de pénétration, mais commence bien avant cela.
De plus, nous pouvons nous poser la question de savoir comment serait-il possible pour les enfants victimes de ces maltraitances d’évoluer vers une sexualitéfuture épanouissante ? Comment pourront-ils faire le deuil des souffrances occasionnées et se laisser aller avec une personne du même sexe que leur agresseur. De plus, la prise en charge des victimes constitue un travail minutieux car en réalité, trop peu d’agressions sexuelles sont déclarées et menées e justice et aboutissent d’autant plus quand il s’agit de crimes incestueux. De plus, pour les enfants victimes d’inceste, il sera plus difficile de trouver les ressources nécessaires pour faire preuve de résilience face a ce traumatisme.
La négligence, survient lorsque l’adulte responsable de l’enfant ne satisfait pas ses besoins primaires qu’ils soient physiques, médicaux, affectifs ou éducatifs. La négligence est en cause lorsque l’enfant n’a pas accès a une nutrition, une hygiène et un lieu de vie adéquat ou que sa sécuritén’est pas assurée. La négligence constitue une des formes de maltraitance les plus courante mais est aussi l’une des moins reconnues en tant que telle. A court et à long terme, les négligences entraînent de réels dangers pour les enfants qui en sont victimes et parfois aboutissement malheureusement au décès de certains.
Par exemple, nous ne parlons pas de négligence pour un cas isolétel que l’oubli de laver l’enfant un matin. La négligence s’inscrit dans la continuité et dans la manière répété de son action et se retrouve souvent dans différents domaines : l’enfant peut faire l’objet d’un manque d’hygiène qui s’accompagne d’une négligence nutritive se traduisant par une alimentation non équilibrée qui ne répondrait pas aux besoins de l’enfant.
De plus, étant donné que la négligence peut varier sur la forme, la gravité et la chronicité, elle représente un phénomène hétérogène difficilement qualifiable et quantifiable. Quelques études s’accordentàdire que la négligence àl’égard des enfants n’est généralement pas volontaire de la part des parents.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hypothèse (Les moyens financiers, la culture, les ressources intellectuelles et émotionnelles...). De plus, il est une tâche très difficile pour les professionnels d’évaluer l’intentionnalitéde la négligence des parents envers leurs enfants.
La violence psychologique, désigne les actions qui causent ou ont le potentiel de causer des effets adverses sur la santé et le développement émotif de l’enfant. Le comportement de l’adulte responsable peut ainsi prendre des formes variées : rejet de l’enfant, isolement, ignorance, de le terroriser, le corrompre ou de l’exploiter. Ces actes sont autant de comportements qui mettent en danger la vie psychologique de l’enfant. On parle de violence psychologique quand le parent n’accorde pas un environnement appropriéet favorable au développement de l’enfant. De plus, les maltraitances énoncées précédemmentàsavoir la violence physique, l’agression sexuelle et la négligence comportent toutes en chacune une marque de violence psychologique àdifférentes échelles.
Comme pour toutes les maltraitances, la violence psychologique est de source inconnue et probablement sous-estimée. Elle accompagne non fortuitement toutes les formes de maltraitance portant atteinte àun enfant. Certains enfants pensent que les supplices qu’ils vivent au quotidien ou de manière ponctuelle sont normaux et que c’est la destinée de chaque enfant. Par ailleurs, ils ne bénéficient pas toujours d’une écoute bienveillante àl’extérieur de la maison.
Dans ce sens, libérer la parole des victimes est un travail minutieux. Les victimes, parfois mal accueillies, se voient de plus en plus obligées d’apporter des preuves tangibles, concrètes et immédiates pour que la plainte soit reçue.
Des enfants victimes de maltraitance décident de porter plainte contre leurs parents ou agresseurs àl’âge adulte. Cependant, le délais de prescription peut parfois être un frein àla libération de la parole.
N’oublions pas que nous sommes tous concernés. Être témoin d’une scène de violence perpétrée contre un enfant est passible de poursuites pour tous. S’interposer pour limiter les coups ou les insultes, contacter la police et formuler une information préoccupante sont des actions qui peuvent sauver la vie d’un enfant.
Pour rappel, numéros utiles
Enfance en danger : 119
SAMU: 15
Police : 17
Pompiers : 18