Le Sporting mange son pain noir

SC Bastia 0 - 0 Amiens SC
Stade Armand Cesari
Arbitre : T. Leonard
SC Bastia : Vincensini - Palun (Le Cardinal 46’), Bocognano, Guidi, Quemper - Vincent, Ducrocq, Salles-Lamonge (Kaiboue 82’) – Talal (Saadi 73’), Schur (Robic 69’), Santelli. Entraîneur: R.Brouard
Amiens SC : Gurtner - Fofana, Mendy, Alphonse, Pavlovic, Xantippe (Diakhaby 85’) - Lusamba (Gnahore 77’), Lomotey, Lachuer (Benet 66’) - Bamba, Badji (Akolo 66’). Entraîneur : P. Hinschberger
Avertissements : Vincent 13’ et Robic 93’ pour bastia. Badji 37’, Pavlovic 60’ et Benet 92’ pour Amiens
Un duel entre deux relégables avait lieu ce soir à Furiani entre Amiens 18ème et le Sporting 19ème dans un Furiani où le peuple bleu a fait entendre sa voix dès le début de la rencontre pour soutenir les leurs. Justement les bastiais restent sur une sortie en terre bourguignonne où ils ont livré une très belle prestation mais contrastée par la défaite.
Côté terrain, Régis Brouard a aligné ses joueurs dans un 4-2-3-1 avec Benjamin Santelli en pointe de l’attaque, lui qui avait été si efficace à ce poste là avec 4 buts en 4 matchs. On a également la charnière défensive Guidi - Bocognano alignée pour la troisième fois consécutive, elle qui avait muselé à la perfection Gaétan Charbonnier lors de la dernière sortie.
Les bleus démarrent en mettant la pression dès le début aux amiénois et montrent clairement leurs intentions.
Il faudra attendre la 15ème minute pour voir la première banderille bastiaise menée par Santelli qui décale Vincent, la capitaine corse déborde dans la surface et pique son centre pour Salles Lamonge mais ce dernier est devancé de justesse par le retour de Formose Mendy. Une action qui va en appeler d'autres puisque les turchini vont continuer à insister. Dès lors les amiénois ne restent pas de marbre pour autant et procèdent en contre. À noter à la 28ème minute une grosse percée du duo Bamba - Badji mais Guidi dans un premier temps va venir gêner la course de Badji, bien épaulé par Thomas Vincensini qui vient chiper le ballon dans les pieds de l’attaquant.
À la pause, les hommes de Régis Brouard réalisent une première mi-temps correcte dans l’ensemble, mais peinent à faire sauter le verrou amiénois. Même si les turchini avaient bien démarré la rencontre, les bleus se sont fait quelques frayeurs également lors des contres attaques des hommes de Philippe Hinschberger.
La seconde mi-temps bastiaise démarre avec un remplacement, Le Cardinal entre à la place de Palun. Les locaux démarrent la seconde période en essayant de mettre du rythme mais n’arrivent toujours pas à trouver la solution. Les turchini ne lâchent rien et continuent d’insister afin de trouver la faille. Malheureusement les matchs se suivent et se ressemblent. Offensivement, Bastia n’y arrive plus, il reste sur 380 minutes sans le moindre but. Ce but, les bleus sont passés tout près de l’encaisser, mais Thomas Vincensini réalise un superbe arrêt. Ce manque de précision dans les derniers gestes pénalise fortement les bastiais dont le besoin de points se fait cruellement ressentir pour ces turchini, qui certes ne lâchent rien, mais ne sont pas récompensés.
En toute fin de match un penalty aurait dû être sifflé pour les corses sur une charge dans le dos contre le capitaine bastiais mais Monsieur Léonard n’était pas de cet avis, pourtant le penalty était flagrant.
Après le match, Dume Guidi exprimait sa frustration : « C’est frustrant, le contenu est bon, on est irréprochable dans l’état d’esprit mais ça ne paye pas. On comprend le public mais c’est tous ensemble que l’on va se sauver : dirigeants, staff, joueurs et supporters. On sait comment on est arbitré on en a la preuve ce soir sur le tacle sur Ducrocq et Salles Lamonge si c’est nous il y a rouge mais ce soir c’est eux il y a jaune tout comme pour le penalty ».
Régis Brouard, le coach bastiais, évoquait le ras le bol d’entendre les joueurs adverses parler du « contexte corse ». Pour le technicien corse, ce soir c’est clairement son équipe qui a été lésée : « Quand le coup de pouce doit être pour nous on a le penalty et ce n’est pas siffler. Je tenais à dire aussi que c'est mon deuxième match ici. J’entend les joueurs adverses parler de contexte, il faut arrêter avec le contexte, cela peut influencer l’arbitrage. Ça fait 4 ans que le club est en reconstruction, il ne s’est jamais rien passé alors arrêtons avec ça, stop ! Pour en revenir à l'arbitrage, ce n'est pas facile d’arbitrer mais cela aurait dû être pour nous même le joueur l’a reconnue lui-même qu’il y a penalty. Sur les problèmes offensifs on essaye de trouver des solutions mais ça n’a pas suffit ce soir. Je n’ai pas grand-chose à reprocher à mes joueurs, il faut comparer ce qui est comparable, on a joué une équipe niveau ligue 1. On manque de puissance, on manque de force, on a des joueurs de vivacité au milieu, eux avait un milieu très athlétique ».
Sur le recrutement le coach a également déclaré : « Le staff, la direction et moi sommes très lucide, on a besoin de se renforcer sur des joueurs qui peuvent amener de la force, et sur des joueurs qui peuvent apporter de la vitesse ».
Régis Brouard est ensuite revenue sur le mécontentement des supporters à la fin de la rencontre: « d’abord je remercie le public d’être venue nombreux je comprends leur agacement mais je veux leur dire que l’on fait le maximum mais on besoin d'eux, merci à eux ».
Philippe Hinschberger, l’entraîneur amiénois, semblait se satisfaire de ce match nul : « Notre objectif était d’au moins garder ce point d’avance. On ne fera pas la fine bouche sur un point ici. Dans le dernier quart d'heure on a tenté d’aller prendre les 3 points mais on a manqué d’efficacité ».
1. Vincensini : Comme face à Grenoble le portier bastiais, bien que critiqué, a sorti le grand jeu ce soir et a sauvé les siens avec des arrêts décisifs dont un dans les dernières minutes qui permet au siens de prendre au moins un point.
2. Vincent : Le capitaine bastiais aura comme son équipe tout donné dans la bataille, il s’est battu dans les duels et comme à son habitude il était sur tous les fronts.
3. La paire Guidi - Bocognano aura une fois de plus permis aux bleus de tenir le coup même s' ils ont été plus en difficulté que la semaine passée. La charnière a tenu bon face à des joueurs qui, comme le soulignait à juste titre le coach, évoluait en Ligue 1 l’an passé.
Marc-Antoine Mucchielli