Partitu di a Nazione Corsa dénonce « un nouvel échec politique pour la majorité territoriale»

Récapitulatif :
Dans son communiqué, Partitu di a Nazione Corsa dénonce « l’incapacité du Conseil exécutif à développer une vision cohérente et ambitieuse (...) pour tous les dossiers majeurs de la Corse. »
« Le dossier du centre de tri et de valorisation des déchets de Monte en est le dernier révélateur. »
Pour rappel, la pose de la première pierre du centre, prévue le vendredi 4 juillet à 14h, en présence notamment du préfet de Corse, a été annulée en raison du blocage de l'accès au site par des manifestants.
Par ailleurs, la veille, le Conseil exécutif de Corse, dirigé par Gilles Simeoni, avait officialisé son refus de participer à la cérémonie, invoquant une divergence profonde sur le fond du projet.
Le parti nationaliste souligne la situation compliquée que connaît la Corse en matière de gestion des déchets. Il affirme que ce centre est « indispensable pour sortir de la logique infernale de l’enfouissement et respecter les objectifs fixés par la législation française et européenne en la matière. »
Le communiqué :
L’incapacité du Conseil Exécutif à développer une vision cohérente et ambitieuse, ainsi qu’à dégager des perspectives à 20 ou 30 ans, pour tous les dossiers majeurs de la Corse, est le péché originel du logiciel actuel.
La conséquence immédiate de ce «cabotage politique» se matérialise en particulier par l’effondrement des finances territoriales mais aussi par un fiasco généralisé : économie, agriculture, infrastructures, aménagement du territoire, transports, déchets ; tout n’est qu’approximations, retards et incohérence.
La Collectivité unique, qui devait structurer une autre société corse, s’est figée dans un carcan de «super conseil général»: saupoudrage des subventions, absence de grand projet de mandature, caporalisation du pouvoir…
Le dossier du centre de tri et de valorisation des déchets de Monte en est le dernier révélateur.
Il s’agit d’un domaine dans lequel la Corse bat plusieurs records, celui de la moyenne de déchets produits par habitant (623 kg en Corse contre 547 kg ailleurs) et du coût de la gestion des déchets (plus de 300 €, soit près du triple de la moyenne française).
Lorsque l’on sait que la CdC a depuis 2015 la responsabilité d’établir une planification unique pour la prévention et la gestion des déchets sur l’île, qu’elle a confié à l’OEC (Office de l’Environnement de la Corse) l’élaboration du Plan Territorial de Prévention et de Gestion des Déchets (PTPGD), approuvé le 24 juillet 2024 par l’Assemblée de Corse, force est de constater que c’est un échec patent.
D’autant plus que ce plan prévoyait la possibilité de créer un tel centre, indispensable pour sortir de la logique infernale de l’enfouissement, et respecter les objectifs posés par la loi française et européenne en la matière.
La suite est édifiante : Votant d’abord le projet en CTPENAF, moquant l’opposition d’un groupe nationaliste sur le sujet à l’Assemblée de Corse en mars dernier, par l’intermédiaire du président de l’office de l’environnement puis refusant, enfin, de participer à la pose de la première pierre une fois le projet financé et les appels d’offres attribués.
Les revirements permanents, l’incapacité à mettre en place une réelle synergie entre les acteurs et l’absence notable de cap contribuent à obliger l’Etat, par Préfet interposé, à reprendre la main, y compris sur ce projet de Monte, emblématique des difficultés de l’Exécutif à faire respecter son propre Plan Déchets.
Cette politique du pire engendre des conséquences environnementales et sanitaires et hypothèque sérieusement notre avenir.
Elle condamne les deux sites déjà saturés de Vighjaneddu et Prunelli di Fiumorbu à rester, avec plusieurs centaines de milliers de tonnes, et pour longtemps encore les «sacrifiées» de la Corse, non sans suites dramatiques.
La Corse attend : des solutions opérationnelles doivent être impérativement mises en place, y compris en matière de recyclage.
En ce domaine, comme en bien d’autres, au moment où la Corse aspire à élargir le cadre de ses compétences, il importe désormais de montrer le bon exemple, de relever les grands défis et de sortir d’un dogmatisme poussant à l’immobilisme permanent."