Mardi 27 mai 2025

Jean Tiberi, l’enfant de Corte devenu maire de Paris, s’est éteint à 90 ans

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Originaire de Corte, Jean Tiberi, ancien maire de Paris et figure historique de la droite parisienne, est décédé ce mardi 27 mai à l’âge de 90 ans. Fidèle à ses racines corses tout au long de sa vie, il aura marqué la capitale aussi bien par sa longévité politique que par ses liens indéfectibles avec L'île de Beauté.

Né à Paris mais profondément enraciné dans la terre de ses ancêtres, Jean Tiberi revendiquait avec fierté ses origines cortenaises. Sa famille, originaire de Corte, restera une boussole identitaire tout au long de son parcours.Marié à Xavière Casanova, issue d’une célèbre famille de pâtissiers de Corte, il aimait rappeler ses attaches insulaire, même au sommet de l’Etat. 

Dans le quartier latin comme à l’Assemblée nationale, il restait ce “Parisien corse” au caractère bien trempé et à l’accent que l’on devinait parfois derrière son phrasé mesuré. Ce lien avec Corte, il ne l’a jamais renié. Bien au contraire, il l’a cultivé, jusque dans sa manière d’habiter la politique. 


Un parcours politique hors norme


Député de Paris dès 1968, Jean Tiberi a siégé pendant plus de 40 ans à l’Assemblée nationale. Maire du 5e arrondissement pendant un quart de siècle ( 1983-2014). L’homme est nommé maire de Paris en 1995 par son ami et mentor Jacques Chirac, à qui il succède. Il restera à la tête de la capitale jusqu’en 2001, devenant le dernier édile de droite à occuper cette fonction. 

Son passage à la mairie de Paris est marqué par un engagement pour la préservation du patrimoine, la mise en valeur du centre historique et le lancement du tout premier plan vélo de la capitale. Une vision de Paris qu’il voulait à la fois moderne et respectueuse de son histoire. 

Un homme rattrapé par les affaires 


Sa carrière n'a toutefois pas été exempte de controverses. En 2013, il est condamné à dix mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende et trois ans d'inéligibilité dans l’affaire des faux électeurs inscrits dans le 5e arrondissement, en vue des municipales de 1995 et des législatives de 1997. Son épouse Xavière, très présente à ses côtés dans sa vie politique, est elle aussi condamnée. Malgré ces zones d’ombre, Jean Tiberi restera une figure incontournable du paysage politique parisien de la seconde moitié du XXe siècle. 

Hommage à un homme “chaleureux” et engagé


A l’annonce de son décès, les hommages ont afflué. Florence Berthout, actuelle maire du 5e arrondissement, a salué “une maire engagée”. Anne Hidalgo, maire de Paris, a exprimé sa volonté que “Paris lui rende hommage”, en mettant les drapeaux en berne et en ouvrant des registres de condoléances à l’Hôtel de Ville. 

Rachida Dati a rappelé son rôle dans la transformation de Paris : “Il a su porter haut les couleurs de la capitale. Son souci constant de préserver la beauté de Paris ou encore le lancement du premier plan vélo resteront un héritage précieux”. 


Un pont entre Corte et Paris 


Plus qu’un élu, Jean Tiberi a été un trait d’union entre Corte et Paris. Incarnation d’un certain style politique à l’ancienne, fidèle à ses racines et ses convictions, il laisse derrière lui le souvenir d’un homme au caractère affirmé, passionnément attaché à sa ville d’adoption comme à son village d’origine. A Corte, où son nom reste encore familier, nombreux sont ceux qui se souviendront de cet enfant du pays monté à Paris sans jamais oublier d’où il venait. 

Sharon Rouanet


 

Sharon Rouanet