Protoxyde d’azote : l’Assemblée interdit la vente aux particuliers
Un fléau en pleine expansion
Connu sous le nom de « gaz hilarant », le protoxyde d’azote est initialement utilisé dans l’industrie agroalimentaire (notamment pour les siphons à chantilly) et en médecine comme anesthésiant. Cependant, son usage détourné s’est largement répandu ces dernières années, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes.
Les autorités sanitaires alertent sur ses effets nocifs : vertiges, pertes de conscience, troubles neurologiques et, dans certains cas, des dommages irréversibles au cerveau et à la moelle épinière. Plusieurs décès ont déjà été signalés en France à cause d’une consommation excessive.
Une législation renforcée
Jusqu’ici, la vente aux mineurs était déjà interdite, mais cette nouvelle loi va plus loin en interdisant totalement la vente aux particuliers. Le député Idir Boumertit (LFI) a porté cette proposition, soutenue par une large majorité de députés. « Nous devons protéger nos jeunes face à un phénomène qui a pris une ampleur inquiétante », a-t-il déclaré lors des débats.
Les professionnels de la santé et les associations de prévention ont salué cette décision. « Nous voyons trop de jeunes arriver aux urgences avec des troubles graves liés à l’inhalation de protoxyde d’azote », a affirmé un médecin du CHU de Lille, une des régions les plus touchées par ce phénomène.
Quelles sanctions ?
Les commerçants ne respectant pas cette interdiction risquent désormais des amendes pouvant aller jusqu’à 15 000 euros et une interdiction d’exercer en cas de récidive. La loi prévoit également des campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires et universitaires.
Cette mesure s’inscrit dans une volonté plus large de lutte contre les addictions et substances psychoactives. Elle vient compléter d’autres restrictions mises en place récemment, notamment contre l’alcoolisation massive et les stupéfiants.
Vers une adoption définitive ?
Le texte doit encore être examiné par le Sénat, mais son adoption ne fait guère de doute, tant le sujet fait consensus. Cette législation pourrait aussi inspirer d’autres pays européens confrontés au même problème.
En attendant, les associations de prévention rappellent que la répression seule ne suffira pas : un travail d’éducation et de sensibilisation reste essentiel pour enrayer le phénomène.