Jeudi 21 août 2025

Jérôme Filippini fait ses adieux à la préfecture de Corse

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prefet Jerome Filippini
Ce mercredi 20 août à 18 H 00, le préfet de Corse Jérôme Filippini s'est exprimé, lors d’une cérémonie donnée à la préfecture d'Ajaccio pour son départ.

Lors de cette allocution, il revient sur son parcours et la décision qu’il a prise de quitter le poste de préfet de Corse 

« Je suis préfet depuis huit ans, dans quatre postes successifs. Le métier de préfet est passionnant, d’autant plus qu’il a pris, au gré des crises qui émaillent la vie de notre pays, une dimension plus essentielle, plus cruciale que jamais dans l’histoire française. Être préfet pendant la crise des gilets jaunes ; protéger nos concitoyens pendant la 1ʳᵉ crise covid ; accueillir les premiers réfugiés ukrainiens ; faire face aux cyclones dans l’océan Indien ; organiser en six semaines la visite d’un pape… Prendre cinquante décisions par jour, dans la recherche de l’intérêt général, en écoutant, en concertant, et en assumant parfois des décisions impopulaires. Soutenir les élus, les acteurs économiques, le tissu associatif et bénévole, les développeurs. J’ai adoré faire ce métier. Mais être préfet impose un choix de vie qui finit par peser sur la famille et sur les proches. Après huit années de vie à distance, il est temps pour moi de rééquilibrer l’axe. »

Le préfet a insisté sur le caractère singulier de sa décision. Il a rappelé qu’il est peu courant qu’un représentant de l’État prenne lui-même l’initiative de quitter ses fonctions. Ce choix, souligne-t-il, est le sien et il l’assume pleinement, précisant qu’il n’a en aucun cas été contraint à ce départ.

Dans son discours, il rend hommage à ses origines :

« Savoir d’où l’on vient est important. En revenant en Corse, je me suis souvenu que mon histoire familiale s’enracinait notamment à 900 mètres d’altitude, dans la plus petite maison d’un village de montagne dont un fils de paysan pauvre est parti il y a un siècle pour faire sa vie, rencontrer l’autre et s’élever socialement. Savoir d’où l’on vient est important, mais savoir où l’on veut aller compte plus encore. Quelle route on veut emprunter, avec quel viatique dans sa besace et quelle boussole de valeurs pour nous guider. C’est vrai pour un individu, c’est vrai aussi pour un collectif. Se souvenir de se qui s’est passé en Corse, il y a trois cents ans ou cinquante ans est important. »