Jeudi 13 février 2025

En Corse, 18 000 habitants vivent dans l’un des cinq quartiers prioritaires.

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Ajaccio
L'Insee , Institut national de la statistique et des études économiques, vient de sortir un nouveau compte rendu sur la Corse : "En Corse, 18 000 habitants vivent dans l’un des cinq quartiers prioritaires", voici l'observation plus en détail.

Récapitulatif du communiqué :

Au 1er janvier 2024, le périmètre des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) s’agrandit à Bastia Mezana et Bastia Meridiunale, Pifano à Porto-Vecchio et aux Salines-Cannes à Ajaccio. Dans le même temps, le quartier ajaccien Nord rocade apparaît. En 2020, 18 000 personnes habitent l’un de ces cinq QPV, soit 5 % de la population insulaire. Elles sont plus pauvres, moins bien insérées sur le marché de l’emploi et davantage logées dans le parc social que celles de leurs environnements urbains.

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observation de l'Insee

Qu'est-ce qu'un " quartier prioritaire" ?

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont des territoires d’intervention de l’État et des collectivités territoriales définis par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 dans l’objectif de réduire les écarts de développement entre les quartiers défavorisés et leurs unités urbaines.

Une unité urbaine est une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.
 

Quelle est la situation en Corse ?

 En Corse, 18 000 personnes résident dans un QPV, soit 5 % de la population insulaire en 2020, une proportion supérieure d’un point et demi à celle de 2012. À Bastia, 23 % de la population vit dans un QPV. Pour cause, le quartier Bastia Meridiunale est le plus peuplé avec 8 403 habitants. À Porto-Vecchio, 10 % de la population vit dans le quartier Pifano qui est le moins peuplé avec 1 130 habitants. Enfin, 8 % de la population ajaccienne habite dans un QPV.

 


 

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Au 1er janvier 2024, cinq quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)
regroupent 18 000 habitants
soit 5 % de la population

Quelles sont les observations ?

Dans les QPV, quatre habitants sur dix vivent sous le seuil de pauvreté

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville sont définis, entre autres, selon un critère de pauvreté monétaire. Ainsi, en Corse, 39 % des habitants de ces quartiers vivent sous le seuil de pauvreté, une proportion supérieure à celle de la population de leurs environnements urbains (15 %). Les taux de pauvreté varient de 31 % aux Salines-Cannes à 42 % à Bastia Meridiunale.

Pour autant, l’île est la région où la population pauvre est la moins concentrée dans ces quartiers. En Corse, 9 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté réside dans un QPV contre 18 % dans les autres régions. Cela traduit une pauvreté plus diffuse sur l'île, notamment dans l'espace rural.

 

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La population des QPV est moins souvent en emploi

Sur le marché de l’emploi, les habitants des quartiers prioritaires sont confrontés à une précarité plus importante que ceux de leurs environnements urbains. Les personnes en âge de travailler sont moins souvent en emploi (53 % contre 68 %). L’écart est encore plus prononcé pour les femmes : 45 % des habitantes des QPV occupent un emploi, contre 63 % pour celles de leurs environnements urbains.

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Trois quarts des ménages habitent un logement social

Les conditions de logement illustrent également cette précarité. Dans les QPV, 76 % des ménages occupent un logement à loyer modéré, soit dix fois plus que ceux de leurs environnements urbains. Si neuf ménages sur dix de Bastia Meridiunale habitent en HLM, ils sont un sur quatre à Bastia Mezana. Enfin, les résidences principales de Nord rocade sont toutes dans le parc social.

De surcroît, les logements sont plus anciens dans les quartiers prioritaires. Neuf résidences principales sur dix y ont été construites avant 1990, contre sept sur dix dans leurs environnements urbains. Cette tendance est plus accentuée à Ajaccio qu’à Bastia. Néanmoins, de nombreux logements étant rénovés ou en cours de rénovation, l’ancienneté ne se traduit pas systématiquement par de la vétusté.