Affaire Douib : peine confirmée en appel

Il était 20h13 ce vendredi soir lorsque la présidente demande à Bruno Garcia-Cruciani de se lever et de prendre la parole s’il le souhaite. Celui-ci accepte : « je demande pardon aux parents de Julie ». Des paroles qui ne passent pas pour Lucien et Violetta qui sortent de la salle claquant la porte. Jordan reste pour entendre la suite des paroles de l’accusé et interpelle Bruno Garcia-Cruciani : « adresses toi à moi ! ». Le service d’ordre l’interrompt. Celui-ci demande pardon à ses enfants, aux amis de Julie, à toutes les personnes à qui il a pu faire du mal d’une manière ou d’une autre.

La présidente précise aux jurés qu’ils ont à répondre à 5 questions. La cour se retire et la salle évacuée.

Retour sur cette ultime journée pour dire qu’à l’ouverture on assiste aux plaidoiries de la partie civile. Les trois avocats s’expriment avant de laisser la parole à Me Jean-Sébastien de Casalta. Ce dernier dans un silence profond livre une plaidoirie très émouvante en ayant notamment des mots d’une grande tendresse pour les parents de Julie et son frère Jordan.

L’avocate générale livre ensuite une genèse de cette affaire balayant d’un revers la thèse excluant la préméditation.

Après une pause d’une heure, à 15h30, les débats reprennent avec cette fois les plaidoiries de la défense. Premier à s’exprimer, Me Gilles Antomarchi, durant plus de 2h30 il s’évertue à démonter toutes les incohérences de ce dossier. Il termine en s’étonnant de la sévérité de la peine en citant plusieurs exemples de procès qui ont eu lieu ces derniers temps.

Me Jean-Paul Eon à son tour regrette que tous les éléments de ce dossier n’aient pas été pris en compte. Il dénonce aussi le côté médiatique de cette affaire avec durant le procès la diffusion s’une chaîne nationale de l’affaire et les propos tenus par la Ministre Marlène Schiappa. Les deux avocats plaident pour un procès juste et équitable. Me Eon revient sur les documents laissés la veille à la cour concernant les effets engendré par la prise d’anabolisants et ses conséquences pour l’accusé.

Il est 23h45 quand la présidente du tribunal rend le verdict. Comme attendu par la famille Douib l’accusé est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sureté de 22 ans. À l’énoncé de la peine Bruno Garcia-Cruciani accuse le coup. Par ailleurs la cour l’a également déchu de son droit parental. Il a 5 jours pour se pourvoir en cassation.

À la sortie de la salle d’audience, Lucien, Violetta et Jordan Douib sont rejoints par les fidèles de la première heure. « C’est un grand soulagement, on voulait une peine juste, on a été entendu par le tribunal. Je remercie nos avocats. On ne peut effacer la douleur d’un tel drame, la cicatrice ne se refermera jamais mais aujourd’hui contentons-nous que la justice soit passée. Personnellement je continuerai à me battre pour la cause des violences faites aux femmes » déclare Lucien. À ses côtés Violetta ajoute « oui c’est vraiment un grand soulagement, aujourd’hui c’est l’anniversaire du plus jeunes des enfants de Julie, Anthony. J’ai hâte de leur annoncer le résultat de ce procès. Enfin à mon tour je remercie du fond du cœur toutes les personnes qui depuis le début sont à nos côtés ».

GILBERT GUIZOL