Vendredi 20 janvier 2023

Assassinat de Julie Douib : une première journée du procès en appel difficile pour la famille

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famille douib
Après la première matinée du procès, l’audience reprenait à 14 heures. Plusieurs témoins de la défense se sont succédés à la barre. Parmis eux, Corrine, sœur aînée de Bruno Garcia-Cruciani, s’exprimait sur la personnalité de son frère et son regret de ne pouvoir bénéficier d’un droit visite pour ses neveux. Cette journée s'est conclue par un très long interrogatoire de l'accusé qui nie toujours avoir prémédité son meurtre. La famille Douib ressortait de cette première journée d’audience très éprouvée.

Le procès du féminicide de Julie Douib reprenait à 14 heures à la cour d'assises d'Ajaccio. Citée par la défense, une témoin venue de Balagne se disant proche de l’accusé prenait la défense de Bruno Garcia-Cruciani en des termes avantageux. La Présidente du tribunal demandait à cette dernière si elle était déjà allée chez eux, la réponse était négative !

Autre moment fort de cet après-midi, la venue à la barre de Corrine, sœur aînée de Bruno. Après avoir affirmé que son frère n’était pas le monstre que l’on voulait bien décrire, au bord des larmes, Corrine, regrettait qu’elle ne puisse voir ses neveux. À l’époque, brouillée avec son frère, elle n’avait pu avoir les contacts souhaités avec les enfants. Me Francesca Seatelli rappelait que « le droit de visite avec la famille paternelle, dans la mesure où ils ne vous connaissaient pas, il a été très vite encadré ». L’avocate précisait que Corrine a eu le droit d'écrire des lettres aux enfants, puis la justice lui a interdit parce qu'elle était soupçonnée de faire passer des messages de son frère, aux enfants. Elle poursuivait : « est-ce que vous pouvez envisager que vos neveux, ça puisse leur faire du mal de lire vos lettres ? »

La prochaine témoin s'appelle Corrine. Longs cheveux noirs bouclés, elle est la grande sœur de l'accusé. « Étant une femme, je suis consciente de la gravité de l'acte de mon frère. Cependant, je suis ici pour rétablir la vérité. Car autour de cette affaire, on a décrit un monstre. Je veux vous dire qui est vraiment Bruno. On a eu une enfance très difficile » rappelle Corinne, la sœur de l'accusé. Elle déroule la violence extrême, la maltraitance, les difficultés financières. Dans le box, Bruno Garcia est plié en deux, la tête dans les mains. Elle insiste : « Ce n'est pas un monstre. » Corrine répondait : « c’est monstrueux ce qu’a fait mon frère, mais se servir des enfants aussi ! En quoi l’amour d’une tante peut apporter le mal ! » Des propos qui était difficile à entendre pour la famille Douib présente dans la salle. Les enfants, eux, ont peur de revoir un jour leur père les emmener avec lui. 

La sœur de Bruno Garcia-Cruciani était ensuite interrogée sur la violence de son frère contre Julie ainsi que leur mère, aujourd’hui décédée. L'avocate générale était perplexe sur les propos tenus par Corrine et ajoutait : « il semblerait que vous savez beaucoup plus de choses que ce que vous voulez bien avancer. »

Un très long moment a été consacré à l’expert psy qui a livré son expertise sur la personnalité de l’accusé. Il répondait à l’avocat de la partie civile que Bruno Garcia-Cruciani ne présentait pas de trouble de la personnalité et confirmait à l’avocate générale que jamais il ne parlait de Julie.

Dans la soirée, la Présidente décidait d’interroger l’accusé. Ce dernier tenait d’abord à préciser qu’il s’occupait bien de sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer alors qu’une vidéo le montre en train de violenter sa mère en lui tirant les cheveux. S’adressant à Bruno Garcia, la Présidente s’étonnait que celui-ci parle tout le temps de ses enfants et ajoutait : « mais après le drame, le meurtre de leur mère, vous pensez qu'ils se sentent comment ? » Bruno Garcia-Cruciani répondait que « ça à dû être très compliqué. »

Cette première journée du procès d’appel de l’assassinat de Julie Douib s’arrêtait après cet interrogatoire très lourd de Bruno Garcia. La famille Douib ressortait de cette première journée d’audience très éprouvée.

Le procès reprendra lundi matin à 9 heures.

GILBERT GUIZOL