Samedi 24 avril 2021

Association d’Amitié Corse-Arménie : Commémoration du génocide Arménien

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AACA
C’est ce samedi 24 avril, devant le Monument aux morts de la Place Saint Nicolas à Bastia, que s’est déroulée la commémoration du génocide Arménien de 1915 à l’initiative de l’Association d’Amitié Corse-Arménie.

Le génocide des Arméniens est perpétré en 1915 en Turquie. Il est exécuté par le Comité Union et  Progrès, le parti au pouvoir de l’époque, et fait plus d’1,2 million de victimes parmi les Arméniens de  l’Empire ottoman. La nuit du 24 avril, le préfet de police de Constantinople vise l’élite de la ville en  faisant exécuter 600 intellectuels arméniens en l’espace de quelques jours. Dans les mois qui suivent,  la population arménienne subit rafles, déportations et « marche de la mort ». L’Arménie est le premier pays à avoir adopté le christianisme en 301, il représente donc une minorité  chrétienne dans un empire musulman. C’est cette position qui engendre plusieurs massacres à partir  de la fin du XIXème siècle.  

Une commémoration nationale.  

Emmanuel Macron avait déclaré le 24 avril 2019 que cette date deviendrait la « Journée nationale de  commémoration du génocide arménien ». Et c’est avec la loi n°2001-70 du 29 janvier 2019 que la  France reconnait publiquement le génocide arménien de 1915.  

L’Association d’Amitié Corse-Arménie (AACA) dépose donc une demande d’autorisation de  rassemblement auprès de la Préfecture qui s’est vu refusée pour des raisons sanitaires. Le vice président Hervé Cheuzeville s’exprime à ce sujet : 

« Malheureusement au dernier moment nous avons été avisés, de manière indirecte, que le préfet  n’autorisait pas cette manifestation alors qu’elle a été autorisée à Marseille, Fortville, Paris et dans  d’autres grandes villes de France. Il semblerait que les règles en Corse soient différentes de celles  appliquées sur le continent ». 

Hervé Cheuzeville dit se réclamer des mots utilisés par le Chef de l’Etat dans la lettre adressée au  président de la république arménien Armen Sarkissian. Lettre dans laquelle il s’engageait à  commémorer cet événement partout en France. 

Un conflit toujours d’actualité.  

L’AACA s’est créée récemment après l’élan de solidarité qui s’est manifesté en Corse pour les  victimes arméniennes du dernier conflit opposant la République du Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan,  déclenché en septembre 2020. L’association se mobilise pour fournir du matériel de cuisine pour que  les écoles puissent nourrir les enfants de la ville de Stepanakert, comme nous l’explique son  Président Serge Norayan : 

« Il y a eu des bombardements atroces sur les écoles des petits enfants, on leur a envoyé des appareils  pour qu’ils puissent chauffer les repas, un frigidaire et quelques ustensiles. Ce sont des gosses de 6 à  12 ans, c’est tout détruit ». 

Le génocide est à l’heure actuelle toujours nié par les dirigeants Turcs. Pour Serge Norayan, le  combat pour la reconnaissance du génocide ne s’arrêtera pas : « Même s’il ne reste que 2 arméniens 

dans le monde, tant que le génocide ne sera pas reconnu, nous ne nous arrêterons pas, c’est une  marque indélébile dans notre sang ».

Texte Thomas Sartini