Calenzana : Sensibilisation des élus sur les violences intrafamiliales
Suite au Grenelle des violences conjugales en septembre 2019, le Gouvernement a imposé la mise en place dans chaque département des Maisons de Protection des Familles (MPF), comme c'est le cas en Corse du Sud et en Haute-Corse. Celles-ci ont pour but de renforcer l’engagement de la gendarmerie dans le suivi et l’accompagnement des victimes de violences conjugales.
Depuis, plusieurs réunions de sensibilisation sont organisées, comme ce fut le cas ce matin à 10 heures, salle du Préau de Calenzana. Force a été de constater que peu nombreux ont été les élus à répondre à l'invitation de la MPF de Haute-Corse et de la Municipalité de Calenzana, ce que déplorait la maire de la commune Pierre Guidoni dans ces quelques mots de bienvenue. Outre le premier Magistrat de Calenzana, avec à ses côtés son adjoint Etienne Orsini, parmi les présents, on notait la présence de Yoann Toubhans, sous-préfet de Calvi, Pierre-Ange Vivoni, Président de l'Association des Maires de Haute-Corse, Marcel Torracinta, maire de Santa-Reparata di Balagna, Hélène Astolfi, adjointe au maire de Calvi en charge des Affaires Sociales, des Solidarités et des Personnes Âgées, des représentant du Groupement de Gendarmerie de Haute-Corse et de la Compagnie de Gendarmerie de Calvi-Balagne.
« Ce sujet des violences intrafamiliales concerne tout le monde et il était de mon devoir d'être présent aujourd'hui à cette réunion de sensibilisation, d'autant que nous sommes partie prenante dans ce sujet qui est une cause nationale comme l'a décidé le Président de la République. Il était grand temps que ça devienne une cause nationale, parce qu’on ne sait pas exactement ce qui se passe au milieu des familles où à l'intérieur desquelles il y a toujours de la violence, et ce que l'on soit en haut ou en bas de l'échelle.Il ne faut jamais oublier ça souligne Pierre-Ange Vivoni, avant de poursuivre : ce que je regrette, c'est qu'il n'y ai pas beaucoup de monde pour suivre cette réunion qui nous concerne tous et qu'il est très important de prêcher la bonne parole. Là, nous venons de parler des violences et après des solutions qu'il faudrait que l'on trouve. L'élu a un rôle important à jouer dans cette lutte contre les violences intraconjugales, notamment ceux du rural. Cette cellule mise en place dans les deux départements de Corse du Sud et de Haute-Corse, doit permettre de faire les signalements nécessaires. Mme Delattre qui anime aujourd'hui cette réunion peut aller en civil et avec une voiture banalisée interroger les gens, enregistrer des plaintes et autres. Il faut que les gens puissent s'ouvrir et déclencher ainsi une enquête. On dit toujours les violences faites aux femmes, mais on ne doit pas oublier qu'il y a aussi celles faites contre les hommes et les enfants. Il faut que les élus relaient ces informations. Nous avons déjà eu des réunions à Borgo il y a un peu plus d'un mois. Un maire du rural, pour être plus précis de l'intérieur, a déjà fait dans un village isolé du Centre Corse un signalement et ils ont réussi à négocier, prendre en charge les enfants et les séparer de cette violence là. Tout le monde savait mais personne ne parlait. C'est le maire qui a déclenché l'alerte. J'invite d'autres maires qui se retrouvent face à ce genre de situation à en faire autant. »
À l'heure de la pause et avant que ne reprenne la réunion axée cette fois sur les solutions, l'Adjudante-chef Cendrine Delattre expliquait le but de ces actions de sensibilisation et le rôle de la MPF. « Le but aujourd'hui est de sensibiliser les élus au violences intrafamiliales pour pouvoir mieux les détecter et venir en aide aux victimes mais aussi pour comprendre le mécanisme des violences. On l'aura compris que c'est une action de prévention, que je souhaite développer à plus grande échelle au niveau de la population de Haute-Corse. C'est en multipliant ces actions, en expliquant aux gens qu'on pourra lutter contre ces violences. Suite à une rencontre avec le Président des Maires de Haute-Corse, ce dernier m'a donné la chance de participer à l'assemblée générale des élus au cours de laquelle j'ai été présentée à mon nouveau service qui est la Maison de Protection des Familles et en annonçant aux élus que j'allais leur proposer des réunions d'une durée de deux heures pour les sensibiliser aux violences et leur donner des outils pour nous aider à aider les victimes. Le grenelle de 2019 nous a beaucoup apporté à nous la Gendarmerie, notamment au niveau de la formation pour mieux accueillir les victimes. Aujourd'hui, on se déplace en civil, en uniforme, pour aller vers la victime, là où elle sera mieux pour libérer sa parole dans n'importe quel lieu, comme ça a été le cas il y a peu sur un parking, dans une voiture, parce que la victime n'avait pas d'autres endroits. »
Cette Maison de Protection des Familles, sous couvert de la Gendarmerie, est là pour accueillir, agir et protéger les victimes de violences intrafamiliales. Elle s'adresse à tous.
GILBERT GUIZOL
