Débat de politique générale au conseil municipal de Calvi
C'est à 15 heures ce mercredi 7 décembre, dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville de Calvi, que s'est déroulée la 4ème et dernière session du conseil municipal de Calvi.
Ange Santini tenait en ouverture de séance à saluer la présence de deux élues de l'opposition qui intègrent l'assemblée, Cathy Paolini qui remplace Françoise Tapias démissionnaire au sein du groupe Calvi in Core et de Marie-Catherine Luciani qui remplace Dumè Bertoni au sein d'Anima Calvese, avant de leur adresser ses félicitations.
Le premier magistrat de la Ville accédait à la demande formulée le 2 septembre 2022 par le groupe Calvi in Core qui demandait à ce que se tienne un débat de politique générale mais auparavant, il donnait lecture des questions orales déposées dans les règles.
Deux questions étaient directement liées à la tempête du 18 août dernier, aux conséquences désastreuses que l'on connaît. « La pinède plantée sur une zone marécageuse, s’étend sur une trentaine d’hectares (28.42), le long de la baie. Seule surface boisée du littoral Balanin, elle est un véritable poumon vert pour notre ville. Mais la pinède est aussi et surtout avec la plage et la citadelle un des éléments majeurs qui font le site de Calvi. Il est donc essentiel pour le devenir de Calvi de se préoccuper du devenir de sa pinède. Or, aujourd’hui, certaines zones semblent complètement à l’abandon, l’état sanitaire des végétaux est inquiétant et de nombreux arbres menacent de tomber explique Cathy Paolini pour sa première intervention au conseil municipal, avant de poursuivre : dans ces circonstances, nous vous demandons Mr le Maire, avez-vous, avec votre conseil, engagé une réflexion globale sur le devenir de la pinède ? ».
Ange Santini répondait que « d'un point de vue préventif, en 2021, nous avions fait établir un diagnostic par l'ONF au niveau du centre aéré de Calvi. Celui-ci faisait état de 157 arbres dans la pinède ont été abattus et 22 élagués par une société spécialisée. Je rappelle aussi qu'une partie de la pinède ne nous appartient pas. J'ai demandé à Jean-Louis Delpoux de prendre contact avec l'ensemble des copropriétaires de telle manière que nous puissions récupérer les 3 ou 3,5 hectares qui sont encore des propriétés privées pour les rétrocéder à la commune pour un prix symbolique. Ce sont des terrains qui sont inconstructibles. »
Ange Santini revenait sur toutes les actions menées après la tempête y compris les réunions avec l'ONF, les assurances...
Une étude technique a été demandée pour connaître le coût du remplacement global ou partiel de la synthétique du stade Faustin Bartoli
Toujours dans le cadre de cette tempête, Bernard Giudicelli soulignait la violence de celle-ci et s'inquiétait de l'état de l'Oratoire Saint-Antoine dans la citadelle. Ce dernier tenait tout d'abord à saluer les pompiers, les services techniques de la ville et les différents intervenants, avant de poursuivre « qu'il convient de rappeler que cet oratoire, casazza di a cunfraterna Sant’Antone Abbate, date du Moyen Âge. Ce lieu, cher aux cœurs des calvais, est orné de fresques murales (incluses dans l'arrêté de classement) avec en particulier une fresque datant de 1513 illustrant la crucifixion. Pouvez-vous, monsieur le Maire, nous préciser quelles ont été les mesures prises dès les premiers jours, afin de préserver cet élément majeur du patrimoine historique calvais ? Le choix de bâches en “synthétique tissé”, qui se sont rapidement dégradées avec le vent, n’a pas permis de stopper les infiltrations, l’édifice est-il à ce jour protégé efficacement contre les infiltrations d’eau ? Pouvez-vous également nous faire état des éventuels dégâts occasionnés sur les fresques et les bas-reliefs du XVIe siècle ainsi que les éventuelles procédures de restauration mises en œuvre ? Bien que le patrimoine historique n'ait pas de prix, il a un coût. Pouvez-vous nous informer sur la procédure en cours avec les assureurs du bâtiment ? Les travaux seront-ils pris totalement en charge par ces derniers ? Quelles seront les éventuelles aides complémentaires susceptibles d’être accordées par les services territoriaux et nationaux du patrimoine ? Vous remerciant pour l’attention portée à nos préoccupations ».
François-Xavier Acquaviva, adjoint en charge du patrimoine répondait aux interrogations de Bernard Giudicelli sur l'état de l'Oratoire Saint-Antoine et précisait les actions menées dont le remplacement de la toiture à l'identique pris en charge à un peu plus de 84% par les assurances. Montant des travaux : 160 000€ HT. L'élu faisait aussi un point sur les fresques qui ont elles aussi été touchées. « Tous les partenaires seront sollicités pour retrouver notre oratoire. »
Enfin, pour Calvi in Core, Jérôme Sévéon s'intéressait au stade Faustin Bartoli. L'élu d'opposition rappelait que le football était le sport le plus populaire de Corse, avant de faire la genèse de ce dossier, et d'ajouter : « Nous vous avons alerté dès le début de la mandature sur l’état du stade de football et les risques sanitaires qui en découlent. Le sport est un moteur formidable d’épanouissement de la jeunesse et l’absence d’infrastructure ou leur délabrement est un très mauvais signal envoyé à nos enfants. Voici la proposition que nous souhaitons mettre au débat. Calvi et la communauté de communes Calvi-Balagne doivent se doter de terrains de football dignes de ce nom ; un terrain de football intercommunal au complexe sportif donnant des perspectives d’évolution vers un niveau de compétition adapté à notre territoire, une rénovation complète du stade de Calvi avec le triple objectif de permettre la pratique du football pour les jeunes, faciliter l’activité sportive pluridisciplinaire pour les scolaires et offrir des plages horaires en accès libre et encadré à la jeunesse et aux familles ».
Didier Bicchieray, adjoint au maire, en charge des sports, apportait des éléments de réponse. « Le stade Faustin Bartoli, est un stade mythique, il fait parti de nous, depuis notre jeunesse et il représente pour nous tous bien de souvenirs. Aujourd'hui, il faut savoir que le stade est un vrai lieu de vie et qu'il est fréquenté par 2500 personnes chaque semaine, ce qui n'est pas rien. C'est vrai, comme l'a fait observer Jérôme Sévéon, que ce stade n'est pas digne de ce nom. Malgré tout, au fil des années, nous avons investi beaucoup d'argent de 1995 à ce jour. Le 6 octobre dernier j'ai demandé à ce que l'on réalise une étude technique pour le remplacement de cette pelouse. Nous sommes dans l'attente d'une réponse, mais il faut savoir que changer une pelouse dans sa totalité reviendrait à 800 000€. Il faudra voir avec le conseil municipal à quelle hauteur nous pouvons avoir un financement. La chance que nous avons c'est que sous la pelouse actuelle il y a une sous-couche. Si celle-ci est encore en bon état, le coût serait ramené à 250 000€. En revanche, la problématique d'homologation de ce stade pour évoluer en N3 existera toujours. La Ligue Corse de Football, interrogée, a affirmé que cette homologation ne poserait pas problème pour évoluer au niveau régional. Au niveau du service des sports de la ville, nous avons recruté un jeune, qui s'occupe de l'entretien. L'idéal serait d'en embaucher un second mais pour l'heure ce n'est pas dans nos moyens ».
Claudine Orabona, pour le Groupe Anima Calvese faisait elle aussi référence aux deux catastrophes de l'été, le 18 août en Corse et plus particulièrement à Calvi, faisant 1 mort et plusieurs blessés et celle du 2 septembre avec la foudre qui a foudroyé deux vacanciers et qui a brisé la statue de la vierge Marie à Notre Dame de la Serra.
Pour ce qui est de la foudre, l'élue d'Anima Calvese a préconisé l'installation d'un paratonnerre ou d'un parafoudre, voir les deux. À propos de la tempête du 18 août, Claudine Orabona précisait : « Ces phénomènes sont appelés à se répéter, or il existe chez nous, depuis le 19e siècle un ouvrage qui peut contribuer contre les inondations dont nous pourrions être victime ces prochaines années, c'est le canal d'assèchement qui est à l'abandon depuis des années. Propriété de l'État, qui l'aurait cédé au conseil général, il n'est plus entretenu. Visiblement, il ne fait pas partie des priorités de la commune, sauf à le transformer en voie douce comme il est indiqué en page 4 du PLU. Pouvez-vous me dire quel est le statut de ce canal d'assèchement? Pouvez-vous me dire ce que compte faire la commune ?
Il faut que l'on travaille et que l'on construise ensemble
Ange Santini répondait aussitôt à Claudine Orabona : « À votre dernière questions, je crois Madame la conseillère que vous avez la réponse dans l'évocation de vos propos. Le Canal appartient toujours à l'État. En termes de transfert de propriété, il n'y a pas d'évolution là dessus. Vous avez fait référence à juste titre dans vos propos au regretté Jean Guglielmacci qui en tant que conseiller général s'inquiétait, pour le compte de la commune, des difficultés liées à l'entretien de ce canal. Nous avions monté une opération conjointe lorsque j'étais également président de l'Exécutif, et pendant 2 ou 3 ans, nous avions procédé au curage d'une partie de ce canal, mais, comme tout un chacun le sait, l'État, dans sa grande … arrive à donner des autorisations avant d'approuver les financements. À l'époque, nous étions liés par une convention tripartite : commune de Calvi, conseil général de Haute-Corse et Collectivité Territoriale de Corse. Cela veut dire que l'État ne mettait plus d'argent ou été supposé ne plus en avoir à financer pour l'entretien de cette réalisation. Aujourd'hui, la question que vous posez c'est toujours un canal qui appartient à l'État. Pour ce qui nous concerne, ce canal d'assèchement est sur une propriété privée. Chaque fois que l'on se rend compte qu'il y a un problème sur ce canal ou qu'il y a une interrogation, nous signalons à l'État qu'il y a des travaux qui sont entrepris pour puiser un certain nombre de parties du canal d'assèchement de Calvi. Si l'État ne répond pas ou si l'État ne vérifie pas le dimensionnement de la canalisation, je suis désolé, nous n'avons pas compétence sur lequel nous devons statuer. Les questions que vous posez sur ce sujet ou encore celui du stade, ce sont des questions à la fois pertinentes mais qui me semble-t-il sont à rapprocher globalement ou à examiner à travers le débat de politique générale. »
Ange Santini proposait à l'assemblée que cette question orale soit transformée collectivement sous forme de motion.
Cela étant dit, le débat de politique générale, à la demande de Calvi In Core, était accepté. Ange Santini ouvrait le débat en livrant les grandes lignes de la majorité sur les années à venir. Trois axes : une politique sociale au plus près des habitants (extension de la Maison des Médecins, réflexion pour la réalisation d'une maison de retraite sur le terrain légué par M. Dumoulin) et l'accession à la propriété au quartier Donateo avec une vingtaine de logements. Le développement d'une politique culturelle et patrimoniale de qualité, l'accroissement de l'activité du territoire et la qualité des espaces publics. Aménagement du théâtre de verdure, l'éclairage artistique de la citadelle, restructuration et reconversion du Bâtiment K, l'ancien Hôpital militaire de la citadelle, restauration des remparts, aménagement du musée de la tour du sel, rénovation des 1600 points lumineux de la ville...
Bernard Giudicelli axait son intervention sur une réflexion à plus long terme mais aussi avec un point important qui est celui de se loger avec une priorité à l'accès au logement pour les jeunes à des prix abordables. Autre point, celui d'étalement de la saison aux vertus multiples. Il revenait aussi sur l'exploitation de l'aéroport, les activités de nature, mise en avant de notre patrimoine… « Il faut que l'on travaille et que l'on construise ensemble » ajoutait Bernard Giudicelli avant d'insister sur l'importance de l'aéroport, pour l'étalement de la saison, le changement climatique...
Jérôme Sévéon insistait sur le bon vivre toute l'année.
Le débat qui rappelons-le n'était pas soumis au vote se poursuivant, avant que le conseil ne prenne connaissance des délibérations pour lesquelles il devait se prononcer.
GILBERT GUIZOL