Des violences et des blessés mardi devant les grilles de la Préfecture d'Ajaccio
Un peu partout aussi, les lycéens aussi sont descendus dans la rue.
Ce mardi, devant les grilles de la Préfecture d'Ajaccio la tension est montée d'un cran avec des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont produits. On dénombre plusieurs blessés légers parmi les manifestants et les forces de l'ordre. Face aux manifestations et aux incidents qui se multiplient, le nouveau Préfet de Corse Amaury de Saint Quentin a dans un communiqué lancé un appel au calme :
« Je comprends la douleur et la colère de certains après ce drame. Cependant, je désapprouve les violences issues des débordements consécutifs à ces différentes manifestations. Si manifester est un droit, la violence est une réponse sans issue » devait dire le représentant de l'État, avant d'ajouter : « J’ai une pensée particulière pour tous les blessés lors de ces évènements : manifestants, policiers et gendarmes. J’appelle au calme les jeunes gens, lycéens, étudiants,et toutes les personnes engagées dans ces manifestations. Il ne faut pas que de nouveaux débordements conduisent à de nouveaux drames. Il faut prévenir un tel risque, c’est un devoir pour tous ».
Les affrontements entre étudiants et forces de l'ordre ont été très violents. Des cocktails molotov ont été lancés contre les forces de l'ordre qui ont riposté avec violence.
Plusieurs personnes, dont Jean Biancucci, maire de Cuttoli de Corticchiato, a tenté de s'interposer, en vain :
« On est dans une situation aujourd'hui dont le Gouvernement est entièrement responsable. Je veux témoigner ici des violences policières, du comportement des jeunes à qui j'ai essayé de parler. C'est difficile, très difficile. Même en tant qu'élu, on arrive pas à les convaincre mais continuera d'essayer de le faire. Nous, on continuera de prêcher la bonne parole mais je le répète, la situation devient de plus en plus difficile. Je crois que l'on est rentré dans un entonnoir depuis . Il y a un point d'inflexion qui a été atteint je crois depuis plusieurs mois, je crois, où certaines promesses faites n'ont pas été tenues, et on arrive sur un drame pour la Corse, pour tout le monde. Yvan Colonna, détenu particulièrement surveillé, qui se fait agresser sous les caméras, qui peut croire que personne n'a rien vu. Il y a une responsabilité de l' État qui a envoyé cette personne, qui était là au bon moment. Personne ne croit en l'accident, ce n'est pas un accident. Chacun mesurera ses responsabilités et chacun essaiera de faire que les choses avancent, qu'on aille vers des solutions. Je crois que l'on atteint des limites qui ne peuvent pas produire de bonnes choses. Je crains pour l'avenir ».
Même stupéfaction pour Pascal Fumaroli, militant nationaliste : « Je veux bien que les jeunes soient virulents, mais je ne pense pas qu'il y ait lieu de charger de cette manière avec autant de violence. Il n'est pas question de laisser charger nos jeunes et de faire des nouvelles victimes de l'appareil répressif français, tout simplement. On s'est interposé en tant que corse,en tant que militant, en tant que père de famille. On ne veut pas laisser gâcher notre jeunesse avec des comportements sécuritaires qui pourront forcément les mener à des dérives derrière. On veut les préserver de ces choses-là, on sait ce que ça a donné avant, aussi, on ne veut pas que l'on en arrive là. Mais, il n'est pas question qu'on laisse faire ».
En réponse, les manifestants entonnaient le Dio vi salvi régina.
Texte Gilbert Guizol. Photos Angèle Ricciardi