L'archéologue Michel-Claude Weiss nous a quittés

Grand artisan de la connaissance de la Préhistoire en Corse durant plus de 50 ans Michel-Claude Weiss est sans aucun doute l'un des archéologues les plus appréciés de Corse.
Aussi, l'annonce de son décès au Centre Hospitalier Calvi-Balagne où il avait été transporté dans un état très affaibli, a été ressenti avec un profond sentiment de tristesse en Balagne et plus particulièrement dans son village de Galeria ainsi qu'aux quatre coins de la Corse.
À son image, c'est dans la plus grande discrétion que l'archéologue a tiré sa révérence.
Michel-Claude s'était retiré de la vie publique depuis quelques années, mais il restait la référence en matière d'archéologie.
Aussi, son nom était souvent cité et certains n'hésitaient pas il y a peu encore à le consulter où lui demander à être le médiateur d'une conférence et autres débats.
Michel-Claude Weiss était un homme d'une grande bonté, mais aussi d'une grande simplicité, toujours disponible, à l'écoute de tous, prenant toujours le temps pour expliquer le plus simplement les choses. Il avait cette capacité à s'adapter à son interlocuteur.
Professeur émérite de l'Université de Corse, Michel Claude Weiss était un homme écouté et respecté.
Bien que des secrets soient encore enfouis, Michel-Claude Weiss avait une connaissance de l'archéologie corse que peu nombreux sont ceux de pouvoir s'enorgueillir d'avoir.
On se souviendra notamment des campagnes de fouilles archéologiques sous sa direction à l'île de la Pietra entre 1983 et 1985, puis entre 2003 et 2006. Ces fouilles ont révélé des traces d'une présence humaine remontant à 6000 ans av. JC ou encore qu'en 1972, il a été avec François de Lafranchi, l'un des artisans de la découverte de "La dame de Bonifacio" datée du Néolithique.
Il a dirigé plusieurs thèses avant d'écrire plusieurs ouvrages qui restent aujourd'hui comme un formidable héritage.
Michel-Claude Weiss avait aussi cet amour de son village. Cette envie de tout connaître de sa terre, de ses ancêtres, l'a poussé à écrire un remarquable ouvrage « Les 8000 ans de Galeria » avec le passé multimillénaire d'une terre, celle des bergers du Niolu et des hommes du Fango...
Les campagnes de fouilles à son actif ne se comptent plus.
Sa disparition est une lourde perte pour le monde de l'archéologie mais aussi pour les siens, pour ses élèves qui se sont révélés grâce à ses dons de formateurs et cet amour qu'il portait à l'histoire mais aussi pour tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer.
En cette douloureuse circonstance, Stampa Paese présente à sa famille et à tous les siens ses condoléances émues et attristées.