Jeudi 3 mars 2022

Le parquet antiterroriste saisi après l'agression D’Yvan Colonna

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yvan colonna
Hospitalisé à Marseille, dans le coma, suite à l'agression dont il a été victime hier à la Centrale d'Arles, le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, 61 ans, marié, père de famille, lutte contre la mort. Le parquet national anti terroriste (PNAT) s'est saisi ce jeudi du dossier.

Depuis l'annonce de l'agression dont a été victime hier matin Yvan Colonna, à la Maison Centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône), où il effectue sa peine suite à sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du Préfet Claude Erignac ; à la tristesse s'ajoute l’incompréhension mais aussi la colère.

Des voix s'élèvent pour dénoncer la responsabilité de l'État.

Aujourd'hui, bien que son état soit jugé stable, le pronostic vital d’Yvan Colonna est sérieusement engagé.

Aujourd'hui, on en sait un peu plus sur les circonstances de cette agression dont a été victime hier matin le berger de Cargèse alors qu'il pratiquait une activité sportive. Âgé de 61 ans, marié, père de famille, Yvan Colonna a été agressé à main nue par un autre codétenu, Franck Elong Abé, 36 ans, condamné en 2015 pour des faits de djihadisme. Ce dernier s'est rué vers sa victime pour l'étrangler à mains nues, avant de tenter de l'étouffer. Tout est allé très vite. Maîtrisé, l'individu a été menotté et placé en garde à vue. Aussitôt, les secours prodiguaient un massage cardiaque sur la victime, en arrêt respiratoire, avant de l'évacuer entre la vie et la mort vers le CH d'Arles, puis dans un établissement hospitalier spécialisé de Marseille.

Pour l'heure, on l'a dit, selon son entourage, son état est stable, mais son pronostic vital reste très engagé.

L'État devra rendre des comptes

Très rapidement, la triste nouvelle s'est répandue en Corse et bien au delà. Des rassemblements ont été spontanément organisés sur l'île, de Bastia à Ajaccio. D'autres vont suivre.

Aujourd'hui, la colère s'ajoute à la tristesse et l'émotion. Le problème du rapprochement des prisonniers politiques ressurgit. Gilles Simeoni, président de l'Exécutif de Corse, s'est exprimé pour dire toute sa tristesse mais aussi sa colère, avant de pointer du doigt la responsabilité de l' État.

« Si le droit fondamental du rapprochement avait été appliqué, rien ne se serait produit. L'État a une responsabilité accablante » devait notamment marteler Gilles Simeoni.

La famille de Yvan Colonna s'est également exprimée : « l'Etat était juridiquement responsable de la sécurité d'Yvan Colonna ... Et, s’il décède,  l'administration pénitentiaire et l'ensemble de la hiérarchie politique dont elle dépend devra rendre des comptes » 

De son côté, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cette agression.

Manifestation dimanche à Corte

À l'appel des syndicats étudiants, une réunion a eu lieu ce jeudi 3 mars à Corte. Elle réunissait plusieurs centaines de personnes. Au cours de celle-ci, plusieurs actions ont été arrêtées.

On retiendra au premier plan cet appel à manifester ce dimanche 6 mars à Corte. Cette manifestation pourrait être suivie le lendemain d'une journée Isula Morta.

D'autres actions pourraient être menées.

Compte tenu de la situation, des renforts des forces de l'ordre sont envoyés en Corse.

G.G