Le « supermarché inversé » arrive à Cervione

Serge Bereni, responsable du pôle environnement et du développement durable de la Communauté de Commune de Costa Verde, nous explique les origines du projet.
Tout commence par un voyage d'études réalisé au SMICVAL (Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation) de Saint Emilion : « Des gens venaient déposer des objets, des cafetières ... dans un esprit plus large que le nôtre ».
En Corse, l'idée vient d'un constat : « les gens nous amenaient en déchetterie des objets qui fonctionnaient toujours, parfois avec un certain regret, dans le style des machines à café, des micro-ondes, des services à vaisselle ». En temps normal, ces objets atterrissaient dans une benne et étaient voués à l'enfouissement. Serge Bereni insiste sur ce point. Dans une démarche autour de l'économie circulaire, il s'agit de contribuer à la limitation de la production de déchets, à la crise de stockage qui en résulte et au gaspillage, tout simplement.
Comment ça marche ?
Le système peut amener deux interrogations : Que peut-on amener ? Peut-on échanger tout avec n'importe quoi ? Même s'il est conseillé d'apporter des articles en état de fonctionnement, les règles sont assez souples.
Par exemple, on peut « échanger une boîte de clou » (car il existe un rayon dédié au petit outillage) contre un livre qui nous intéresse. On peut uniquement déposer un objet (pour faire un bienheureux et pour gagner de la place chez soi). On peut venir prendre quelque chose sans pour autant déposer quoique ce soit en retour. Pour donner un aperçu du magasin et de ce qu'il propose, il faut savoir que l'espace fait 100 m2. C'est un endroit consacré uniquement « au stockage et au réemploi car nous n'avons pas encore d'espace réparation ». Il est divisé en 9 catégories d'articles : petit électroménager, buanderie, livres, hi-tech, vaisselle, etc.
Si vous désirez vous alléger d'objets n'entrant pas dans le cadre de ce que propose le magasin, pas d'inquiétude. Cappia è Piglia collabore avec d'autres associations du même type (dans le domaine de la récupération) et peut vous aiguiller vers ces dernières. Par exemple, pour ce qui concerne le gros mobilier ou encore les vêtements, il n'y a pas de stockables dans ce magasin. Vous serez orientés vers l'ADIEM de Cervione.
Qui est concerné ?
Un soin est apporté aux objets exposés. On y trouve de jolies pièces pour tous, et pas seulement destinées à un public soucieux de réaliser des économies. Ce lieu est aussi un prétexte aux rencontres sociales, à la manière des tiers-lieux : Un lieu d'échange au sens large.
Un projet fort, ludique, qui a fait l’unanimité auprès des élus : « Les élus y ont cru tout de suite. Ça marche ailleurs, ça marchera chez nous ».
Texte Thomas Sartini / Photos Anghjulà Photography