Jeudi 6 octobre 2022

Les crèches corses se font entendre

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manif crèche
C’est sous la forme d’un rassemblement que les crèches de Corse se sont rassemblées devant la Préfecture de Bastia pour faire entendre leur mécontentement contre la situation actuelle.

Réunies sous le mouvement « pas de bébé à la consigne » créé en 2009 et  accompagnées par le parti syndicaliste Force Ouvrière, les professionnelles des crèches sont venues protester contre leurs conditions de travail.

« Aujourd’hui nous nous sommes rassemblées pour protester contre la réforme du 29 juillet, on veut nous changer les règles actuelles en passant de 5 enfants (qui ne marchent pas) par professionnel à  8 enfants alors qu’on est déjà en difficulté. Cette situation n’est pas concevable, nous sommes en sous-effectif pour accueillir au mieux et faire notre travail dans des conditions adéquates. Ajouter à cela les bébés qui vont être gardés par des personnels non qualifiés car les crèches  peuvent  désormais employer 15% de personnes non qualifiées. Aujourd’hui, avec une telle réforme, on dévalorise notre métier, on a fait des études pour en arriver là, passé des diplômes. Il ne faut pas dénigrer le métier de la petite enfance, on a des charges et des responsabilités. Alors on dénigre notre profession, les salaires ne sont pas en adéquation avec la pénibilité du travail effectué » confiait Alexandrine Martin Biaggi, organisatrice de ce rassemblement.

Être aujourd’hui devant la Préfecture c’est important pour nous, de se mobiliser contre les réformes c’est un symbole fort, pour envoyer un message fort et faire connaître nos revendications, cela ne peut plus continuer ainsi!

« On aimerait être  valorisée à notre juste valeur, on pense que c’est un métier facile mais c’est loin d’être le cas. On souhaiterait être épaulée par une embauche qualifiée. Suite à un décret récent, on peut même  donner des  médicaments sans  la présence d’un infirmier, si les parents nous présentent une ordonnance » confiait Mélanie. 

« On a plus assez de temps pour chaque enfant, c’est un travail à chaîne, ce n’est plus la crèche que l’on connaissait, aujourd’hui c’est l’usine » réagissait une participante, exaspérée par la situation. 

Les crèches The kids, Les Petits Loups,  Posidonia, La Boîte à Mômes, la crèche de la CAF, les crèches d’Oletta, Furiani, Belgodère, Pietralba, Lucianna et Borgo étaient rassemblées pour faire entendre leur voix.

TEXTE ET PHOTOS MARC-ANTOINE MUCCHIELLI