Lundi 26 avril 2021

Les « masques blancs » à Bastia

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masques blancs
Le collectif des Masques blancs, un mouvement aujourd’hui international, s’est produit, pour la deuxième fois, à Bastia samedi dernier vers midi. Les passants ont pu assister à la déambulation de ces personnages en blanc entre la place saint Nicolas, la rue Napoléon et le marché.

Des personnages en combinaisons et masques blancs intégraux dignes d’un film de science-fiction, avançant en automates, comme un seul corps, sur une bande son signée Barbara Désirant, une activiste belge qui a popularisé le mouvement dans son pays. Une voix désincarnée promulgue des consignes et des diktats sécuritaires tels que « Les autres sont dangereux, vos enfants sont dangereux, danser tue, chanter tue, le vaccin, c’est l’avenir etc … »  Une scénographie minimaliste et efficace, qui nous plonge dans un univers dérangeant et anxiogène. Difficile de ne pas être interpelé. L’objectif est clair : dénoncer l’atteinte aux libertés des mesures sanitaires.

Ce mouvement, originaire d’Autriche, est parti de rien mais compte aujourd’hui plus de 3000 membres et performe dans plusieurs villes de France et d’Europe.  Un de ces « masques blancs » a accepté de répondre à quelques questions : « Si on devait retenir trois mots pour définir le collectif ce serait apartisan, apolitique et bienveillant. Nous ne sommes repris par aucun parti, aucun mouvement et ne jugeons pas les gens. Nous dénonçons des mesures prises au-delà du cadre sanitaire et qui constituent de réelles atteintes aux libertés au nom de la sécurité. Le message transmis depuis plus d’un an est un message de peur. On aurait pu faire les choses différemment, avoir un message plus apaisant. »

Face à cette manifestation, les réactions du public sont partagées : « Les gens qui s’arrêtent pour nous parler sont généralement intéressés par ce qu’on fait. On ne pourra pas semer cette petite graine dans l’esprit de ceux qui vivent dans la peur, je leur souhaite de s’apaiser. Tout à l’heure, quelqu’un nous a dit qu’on faisait peur aux enfants. C’est une réaction très intéressante. Certains ont peur, c’est vrai, d’autres ont rigolé, d’autres encore sont venus discuter avec nous après.  Ce qu’on veut faire faire aux enfants actuellement : le masque toute la journée, les tests, le vaccin bientôt, tout ça est bien plus menaçant et bien plus violent qu’une simple performance. » 

Si le rôle de l’art est bien de faire réfléchir et réagir, le collectif tient son pari. L’aventure des masques blancs continue avec une nouvelle création déjà dans les tuyaux mais dont la date reste une surprise. Affaire à suivre …

Texte et photos Aesa Poli