Dimanche 6 mars 2022

Manifestation de Corte : des incidents et des blessés

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manif colonna
À l'appel des syndicats d'étudiants, des milliers et des milliers de personnes venues de toute la Corse se sont rassemblées ce dimanche à Corte pour apporter leur soutien à Yvan Colonna sauvagement agressé mercredi dernier à la Centrale d'Arles mais aussi pour dénoncer la responsabilité de l'État. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés aux abords du mur anti-émeute. On dénombre plusieurs blessés. Le calme semblait revenir en début de soirée.

Des quatres coins de l'île, ils étaient des milliers et des milliers à converger vers Corte ce dimanche où, à l'appel des syndicats étudiants, une manifestation était  organisée à Corte.

Dès les premières heures de la matinée, des files de voitures prenaient la direction de la cité paoline sous le regard des forces de l'ordre visibles sur les différents axes. À Corte, tous cherchaient à garer leurs véhicules, avant de se rendre au point de rendez-vous de la Gare. C'est de là que vers 15h30 le cortège se formait pour se diriger vers le cours Paoli.

Dans la foule on notait la présence de très nombreux élus de tous bords, les membres de l'Exécutif de Corse, son président Gilles Simeoni, la présidente de l'Assemblée de Corse, « Nanette » Maupertuis et les membres de l'assemblée de Corse, représentants d'associations, de très nombreux jeunes et simples citoyens.

Ouverture d’une information judiciaire

Lorsque la manifestation s'ébranlait, plusieurs banderoles, à la gloire d'Yvan Colonna étaient déployées, tout comme celles hostiles à l'État français, notamment tenu pour responsable de ne pas avoir appliqué la loi en matière de rapprochement des prisonniers. 

Peu avant que cette manifestation ne prenne forme, on apprenait lors d'une conférence de presse du Procureur national anti terroriste que la garde à vue de l'agresseur de Yvan Colonna était levée et qu'une information judiciaire allait être ouverte pour « tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste ». 

En tête du cortège, les étudiants scandaient : « Statu Francese assassinu » et autres slogans hostiles. Tous entendaient aussi dénoncer ce qu'ils qualifiaient de « Scandale d'État » et exiger que toute la vérité s'affiche au grand jour et que justice soit faite. Le cortège se dirigeait vers la sous-préfecture de Corte mais un mur anti-émeute se dressait devant les manifestants. La tension montait très vite, les insultes fusaient. Aux cocktails molotov, bombes agricoles et fumigènes les forces de l'ordre répliquaient en faisant usage de bombes lacrymogènes, grenades assourdissantes et canon à eau. On dénombrait près d'une trentaine de blessés et la tension montait de plus en plus.

À la tombée de la pluie, les manifestants se dispersaient mais de nombreux jeunes restaient sur place et la tension était toujours aussi palpable.

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Texte et photos Gilbert Guizol