Vendredi 26 février 2021

Maritime : la DSP transitoire actée jusqu'en 2022

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DSP Maritime
Après avoir pris l'eau lors de la session d'octobre, la délégation de service public maritime a finalement réussi sa mise à l'eau ce jeudi 25 février à l'Assemblée de Corse. Une concession provisoire de 22 mois jusqu'au 31 décembre 2022, à l'issue de laquelle la compagnie régionale devrait voir le jour. Quatre candidatures ont été déposées pour cette délégation provisoire : Corsica Linea, La Méridionale, l'association Corsica Linea / Méridionale, et la Corsica Ferries.

Ces candidatures ont porté sur cinq lots, correspondant aux liaisons entre les ports d'Ajaccio, Bastia, Lisula, Porto-Vecchio et Propriano et celui de Marseille.

Après examen des candidatures, avis de la CDSP, commission de délégation de service public, et vote des élus, les lots ont été attribués de la façon suivante :

  • Lot 1, Ajaccio Marseille : groupement Corsica Linea / La Méridionale
  • Lot 2, Bastia Marseille : Corsica Linea
  • Lot 3, Porto-Vecchio Marseille : Corsica Linea
  • Lot 4, Propriano Marseille : La Méridionale
  • Lot 5, Lisula Marseille : Corsica Linea

Les candidatures de la Corsica Ferries pour les différents lots n'ont pas été retenues comme éligibles. « La Corsica Ferries ne garantit pas de sièges ou cabine pour les convoyeurs du fret, ni pour les passagers » a exposé Vanina Borromei à la lecture du rapport. Un non-respect du cahier des charges dans les propositions faites par la compagnie qui, si elle évoque bien sa capacité passagers, ne garantit pas la disponibilité des cabines ou couchages.

« La Corsica Ferries présente une offre où elle veut imposer sa vision du service public. Elle dépose une candidature en sachant très bien qu'elle ne respecte pas le cahier des charges. » a commenté Gilles Simeoni. Et le président du conseil exécutif de filer la métaphore : « C'est comme si nous avions besoin d'un minibus, et que l'on nous répondait en nous proposant un taxi pour deux personnes. »

En écho à la polémique longtemps suscitée par l'échec de la compagnie aux bateaux jaunes à décrocher la fameuse délégation de service public, Gilles Simeoni a tenu à apporter quelques précisions : « Nous n'écartons pas la Corsica Ferries par affinité avec une autre compagnie ou pour quelconque autre raison subjective, mais tout simplement parce qu'elle ne répond par aux critères. »

Quelques jours après que la compagnie ait obtenu gain de cause, et une indemnisation de 86 millions d'euros au titre de la DSP 2007-2013, le feuilleton ne semble pas terminé.

Pour autant, si le sujet du maritime avait précédemment donné lieu à de vifs débats, le rapport sur la DSP transitoire a été relativement consensuel :  « Sur ce sujet, je ne serai pas critique, même si je le serai sur les autres, je tiens à féliciter le travail des services, a déclaré Jean-Charles Orsucci pour Andà per dumane, notre groupe est attaché à la notion de service public, et nous serons aux cotés de l'exécutif si l'Europe remet en cause notre service public. Nous serons à vos cotés pour le maintenir, mais aussi pour le renforcer. »

Même consensus pour l'opposition de droite, avec quelques nuances toutefois :  « Nous sommes tous attachés à la notion de service public. La mission d'organisation par lot a été bien réalisée. Nous sommes toutefois tous fondés à nous interroger sur l'attitude de la Corsica Ferries, qui répond sans respecter le cahier des charges.... » a commenté Jean Martin Mondoloni pour le groupe Per l'avvene. La droite qui ne cautionne pas non plus l'idée d'une compagnie régionale.

Si l'opposition de gauche et le groupe Corsica inde a Republica, de Valérie Bozzi et Pierre Ghionga ont voté le rapport, Jean-Martin Mondoloni et per l'Avvene n'ont pas participé au vote.

Texte et photos ILP