Lundi 4 avril 2022

Scènes de violences à Furiani et Bastia

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manif bastia
Ce dimanche 3 avril, un rassemblement de dernière minute lancé par la ghjuventù Corsa à l’attention de ceux qui n’avaient pu descendre sur Ajaccio avait lieu devant la caserne des CRS de Furiani.

Un peu moins d’une centaine de personnes était présente sur les lieux lorsque les manifestants se sont rapprochés des grilles du cantonnement des CRS aux environs de 18h. Des banderoles ont alors été accrochées sur le grillage, sous l’œil des forces de l’ordre et de leurs lances à eau déjà préparées. 

Pendant ce temps-là, un groupe de jeunes avaient pris position sur un autre front, vers le pont de la zone industrielle qui mène lui aussi à la caserne. Une vingtaine de manifestants avaient allumé un feu de pneus et poubelles, très rapidement rejoint par leurs compères qui étaient aux abords des grilles. Les forces de l’ordre tentaient de faire reculer le petit groupe en faisant usage de grenades lacrymogènes et de quelques grenades de désencerclement. Les manifestants n’en restaient pas là, les échanges de tir commençaient et duraient pendant près de 2h : cocktails molotov, pierres et deux bombes agricoles qui avaient brisé le silence lorsque les affrontements redescendaient en régime. 

La nuit tombait sur le quartier Monte Carlo de Furiani, sous une pluie fine et dans un nuage de fumée de grenades lacrymogènes, on pouvait apercevoir le laser des Flashballs, in fine interdits, mais qui semblaient être de sortie pour faire dissuasion. 

Aux environs de 20h30, la tension redescendait peu à peu sur Furiani et la jeunesse présente sur les lieux se dispersait.

Pour autant la soirée n’était point finie. La partie du jeu de chat et de la souris prenait le chemin de la préfecture, une vingtaine de jeunes ont alors pris pour cible le bâtiment de l’État et les forces de l’ordre présentes sur place usaient de grenades de désencerlement et lacrymogènes. Une petite heure plus tard, le rond-point de la préfecture était pris par les forces de l’ordre venues en renfort avec 3 camions. Les affrontements se déplaçaient dans les ruelles bastiaises avant que les CRS ne passent à l’étape supérieure en réalisant quelques interpellations dont certaines à l’aide d’une camionnette blanche qui passait à toute allure dans certaines rues, parfois en sens inverse, et au moment opportun quatre forces positionnées à l’arrière du véhicule descendaient en trombe pour tenter d’interpeller les manifestants.

Texte et photos Marc-Antoine Mucchielli