Dimanche 28 février 2021

A scola Bonfigliu Guelfucci et deux espaces culturel et sportif inaugurés hier à Belgodère

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A Scola Guelfucci
Hier matin à Belgodère en présence de nombreux élus a été inauguré à coté de la nouvelle caserne des pompiers et de la crèche un ensemble comprenant une école, la première du village, un espace culturel et un espace sportif.

Nombreux étaient présents pour répondre à l’invitation lancée par Lionel Mortini, Maire de Belgodère et Président de l’interco l'Isula-Balagna afin d’inaugurer ces 3 espaces essentiels à l’échange intergénérationnel et tant attendu par la population. Les élus municipaux et ceux des communes voisines, le Président de région Gilles Simeoni, le Président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni, des élus de l’exécutif, le sous préfet de Calvi, Florent Farge, l’inspectrice de l’éducation nationale ainsi que le corps enseignant étaient présents pour l’inauguration de ces 3 espaces de vie et de liens intergénérationnels.

Je mesure l’honneur qui m’est fait de vivre un moment fort et rare dans la vie d’un élu, celui de construire une école

Après avoir remercié la Collectivité de Corse et l'État financeurs de ce triple projet et les nombreuses personnes présentes ainsi que l’équipe pédagogique, Lionel Mortini ne cachait pas sa fierté d’être à l’origine de la création de cette école ouverte depuis un an et qui n’avait pu, faute à la covid bénéficier d’une inauguration officielle.

« Je mesure l’honneur qui m’est fait de vivre un moment fort et rare dans la vie d’un élu, celui de construire une école ».

Le coût total pour la création de l’école aura été de 900000€ (pris en charge à 75 % par la collectivité), 500 000 € pour la salle de sport (partagée à moitié par la CDC et l’État).

 

A scola Bonfigliu Guelfucci

 

Né en 1721 à Belgodère , une commune de Haute-Corse pendant la domination génoise, il est le fils de Francesco Antonio Guelfucci et de Cristina Belgodere. Il est entré au séminaire et dans l'Ordre des Servites de Marie, à Rome. Il a été secrétaire général de l'Ordre.

Professeur de théologie, il a enseigné en Espagne à l’université de Salamanque.

Il est revenu en Corse en janvier 1763 par ordre de ses supérieurs pour visiter les couvents de son ordre. Il devient l'ami et le confident de Pasquale Paoli.

En 1764, il a publié son manuscrit « Memorie per servire alla storia delle rivoluzioni di Corsica dal 1729 al 1768, dal Padre Bonifiglio Guelfucci di Belgodere ».

En novembre 1764, il est nommé professeur de théologie et d'histoire ecclésiastique de l'Université de Corse fondée par Pasquale Paoli. Il accompagne ce dernier dans la lutte contre la République de Gênes, puis contre celles envoyées par le roi de France, Louis XV.

En mai 1769, il a quitté l'île après la défaite des troupes de Pasquale Paoli à la bataille de Ponte-Novu le 8-9 mai 1769. Il s'est installé à Livourne où il prépare l'exil de Pasquale Paoli.

En septembre 1790, Bonfigliu Guelficci est élu membre du directoire de Corse.

La Convention ordonne le 2 avril 1793 l'arrestation de Paoli qui est devenu suspect de tractations avec l'Angleterre. Paoli est déclaré « traître à la République française ». Condamnant les excès de la terreur, Paoli, va se rapprocher de l'Angleterre. Paoli convoque une consulta generale à Corte en 1793 qui déclare la sécession de la Corse de à la France.

Il rédige la constitution du royaume de Corse avec Carlo Andrea Pozzo di Borgo, promulguée le 19 juin 1794, entrée en vigueur la même année après la ratification du Conseil de la Cour. La Corse est alors une monarchie constitutionnelle, un parlement monocaméral élu et un conseil qui est l'exécutif du royaume avec à sa tête Carlo Andrea Pozzo di Borgo comme syndic procureur-général (chef du gouvernement) et plus tard président du Conseil de l'État. Cette constitution est restée en vigueur jusqu'à l'annexion finale par la République française par les troupes envoyées par Bonaparte, le 19 octobre 1796. Il a quitté l'île avec Pasquale Paoli au moment du retrait des Anglais.

Il a également été membre de l'Accademia della Crusca.

Après la mort de Pasquale Paoli à Londres, le 5 février 1807, il est revenu en Corse pour passer les dernières années de sa vie et meurt à l'âge avancé de 91 ans dans son villages natal.

 

Spaziu cultural Primo-Levi

 

Primo Levi est né à Turin le 31 janvier 1919 dans une famille juive mais peu praticante. Sa judéité, Primo Levi n'en prendra réellement conscience qu'avec l'apparition de la mentalité antisémite en Italie, vers 1938. Après avoir suivi des études de chimie, il part s'installer à Milan. En 1943, il s'engage dans la Giustizia e Liberta (organisation antifasciste installée dans les Alpes italiennes) et se fait arrêter le 13 décembre de la même année, à l'âge de 24 ans, par la milice fasciste. Il est interné au camp de Carpi-Fossoli, tout près de la frontière autrichienne.

En février 1944, le camp, qui était jusque-là géré par une administration italienne, passe en mains allemandes : c'est la déportation vers Auschwitz. Il est libéré le 27 janvier 1945, date de la libération du camp par les soviétiques. Pendant les derniers mois de sa vie, Primo Levi fut très affecté par la montée du révisionnisme et de l'indifférence. Profondément déprimé, le 11 avril 1987, il se jette dans la cage d'escalier de son immeuble. Sur sa tombe sont inscrits son nom et 174 517, son matricule à Auschwitz.

Si c’est un homme reste un livre majeur de la littérature.

 

Spaziu spurtivu di u 5 di maghju 92

 

Cette date résonne dans le cœur de tous les corses. Plus particulièrement à Belgodere qui a payé un lourd tribu, lorsqu’en ce soir funeste, Lionel Mortini et une dizaine d’enfants du village tombaient des tribunes lors de cette demi finale de coupe de France qui opposait le Sporting Club de Bastia et l’Olympique de Marseille.

Pour marquer l’engagement fort, pris par la municipalité, Lauda Guidicelli, conseillère exécutive en charge de la jeunesse et des sports, remettait ce fameux maillot noir porté chaque année par le club bastiais à proximité de cette date mémoire des victimes de Furiani.

Jean-Guy Talamoni lors de son intervention insistait « sur le fait que ces 3 entités, Education, Culture et Sport étaient des piliers essentiels et fondateurs qui forgeraient les citoyens de demain ».

Gilles Simeoni lui, insistait sur « la volonté de voir la jeunesse s’inspirer de ces 3 espaces et de leurs noms ». La transmission des valeurs véhiculées par ces 2 hommes, humanistes et le devoir de mémoire concernant la catastrophe de Furiani doivent se perpétuer de génération en génération. Avec la façon qu’on lui connaît il n’hésitait pas à rappeler son attachement à la Balagne et au milieu rural et voir ce projet ambitieux sortir de terre est un signe fort de l’accompagnement de l’exécutif dans la promotion de ses territoires.

Le sous-préfet Florent Farge, se réjouissait de « vivre cette expérience rare de connaître dans une carrière la création d’une école ». Il insistait sur la qualité des infrastructures et le label eco-scola auquel répond l’école. Le développement et la dynamisation avec peut être à l’horizon une future classe en plus ne peut que satisfaire cet homme qui souhaite voir les enfants apprendre la citoyenneté dans un lieu conforme aux attentes modernes des institutions et des parents et élèves.

Une visite des installations suivait.

Texte François Colombani