Mercredi 9 mars 2022

Violents affrontements devant la sous-préfecture de Calvi

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manif calvi
De violents affrontements ont eu lieu ce mercredi soir devant la sous-préfecture de Calvi où peu après 20 heures les forces de l'ordre ont chargé les manifestants qui à coups de projectiles divers faisaient voler en éclats les vitres du bâtiment de l'État. Dans un climat très tendu, après avoir tenté de disperser les manifestants à coups de bombes lacrymogènes, les forces de l'ordre ont reculé et le calme est revenu progressivement.

Ce mercredi soir à 19 heures, ils étaient environ 300 à manifester devant l'Hôtel de la sous-préfecture de Calvi pour apporter leur soutien à Yvan Colonna agressé mercredi dernier à la Centrale d'Arles et à sa famille.

Devant les grilles de la sous-préfecture, de nombreuses banderoles hostiles à l'État étaient déployées alors qu'à l'aide de palettes un feu était allumé.

Si jusque-là l'ambiance était plutôt calme, tout allait rapidement se dégrader. La vidéo surveillance de la sous-préfecture était détruite, alors que des cocktails molotov étaient lancés au-dessus des grilles. Le ton montait encore un peu plus lorsque les vitres de la sous-préfectures volaient en éclats sous les pierres et objets divers lancés par les manifestants.

À 20 heures, face à cette situation électrique qui s'envenimait, les forces de l'ordre surgissaient pour charger les manifestants avant de les disperser à l'aide de bombes lacrymogène.

L'atmosphère était intenable.

Les plus anciens tentaient de calmer les esprits en s'interposant mais les affrontements se poursuivaient aux alentours de la sous-préfecture, boulevard Wilson et montée de la rue des écoles. 

Face à des manifestants déterminés, et suite à l'intervention d'un calvais, les forces de l'ordre finissaient par reculer, en direction du carrefour de l'Hôtel Abbaye, et progressivement le calme revenait.

On déplore quelques blessés légers dans ces affrontements, dont plusieurs incommodés par les bombes lacrymogènes.

Les pompiers sont intervenus pour porter secours et éteindre l'incendie devant la sous-préfecture.

Les dégâts sont relativement importants.

I ritratti

 

D'autres affrontements violents à Bastia et Ajaccio

Une nouvelle fois Bastia a été ce mercredi le point de nouveaux affrontements violents qui ont rapidement tourné à en affrontement entre forces de l'ordre et manifestants. Des bombes agricoles ont été jetées par les manifestants. Positionnées à l'intérieur de la préfecture, les CRS ont riposté à coups de bombes lacrymogènes et les incidents se sont multipliés.

Quelques personnes, dont une jeune fille ont été blessées.

Dans des circonstances qui restent à établir, un confrère photographe de Corse-Matin a été blessé par des projectiles lancés par des manifestants. D'autres journalistes ont également été visés.

Blessé à la tête, le photographe a été évacué par ambulance vers le CH de Bastia. Des actes qui ont été fermement condamnés par les syndicats et l'ensemble de la profession.

À Ajaccio, plus de 500 personnes ont manifesté leur soutien à Yvan Colonna et à sa famille. Si au départ cette manifestation se voulait pacifique, très rapidement, elle devait tourner à l'affrontement. Sur le cours Napoléon et aux abords, ces affrontements qui se poursuivaient dans la soirée entre manifestants, CRS et Gendarmes mobiles ont été d'une grande violence. On déplore plusieurs blessés.

Peu après 21 heures, la situation était toujours tendue.

Le préfet de Haute-Corse condamne les violences et lance un appel au calme

Dans un communiqué la préfecture de Haute-Corse fait le point de la situation et condamne fermement les violences : 

« Depuis environ 17h, des manifestants violents agressent les forces de l’ordre positionnées à l’intérieur et aux abords de la préfecture. Alors que les heurts n’ont pas encore pris fin, les forces de l’ordre ont subi 95 jets de cocktails molotov, auxquels il faut ajouter les bombes agricoles, billes de fer, tirs de fronde. 8 policiers des compagnies républicaines de sécurité ont été blessés. Les CRS ont maintenu la distance avec les manifestants par le recours au gaz lacrymogène. Un seul tir de LBD a été réalisé et a touché aux parties inférieures un manifestant approchant avec un cocktail molotov. Les pompiers ont pris en charge trois blessés : une personne désorientée par la respiration des gaz lacrymogènes, deux autres pour des plaies au niveau du crâne et du visage. Un photographe du journal « Corse matin » a été blessé. Le préfet de Haute-Corse rappelle son attachement à la liberté pour la presse de pouvoir couvrir ce type d’évènements et apporte tout son soutien au journaliste et à sa rédaction. À Calvi, après une première partie de manifestation dans le calme, vers 20 heures une quarantaine de manifestants, cagoulés, ont jeté des cocktails molotov contre la sous-préfecture et brisé des vitres à coup de pierre. C’est la première fois que la sous-préfecture de Calvi est attaquée de la sorte. Il s’agit du 6ᵉ jour consécutif de violences en Haute-Corse. L’esprit de responsabilité doit prévaloir : des lycéens, étudiants n’ont rien à faire dans ce type de rassemblement dans lequel ils se mettent eux et les autres en danger. L’agression systématique des forces de l’ordre ne fera avancer aucune revendication. Le préfet condamne ces violences et appelle chacun au calme ». 

Texte Gilbert Guizol. Photos Kevin Guizol / Eyefinity Prod