Mercredi 21 avril 2021

Jean-Baptiste Guégan : un ADN « Hallydesque », mais pas que…

Image
Jean-Baptiste Guégan
À 37 ans, Jean-Baptiste Guégan travaille déjà, en Corse, sur son troisième album. Après la sortie de son second album il y a près de 8 mois, le breton a choisi « sa deuxième Bretagne » pour chanter et enregistrer ses prochains titres.

Alors que le grand public l’a découvert en 2018 lors de sa victoire dans l’émission « La France a un incroyable talent », il se fait connaître comme le sosie vocal de son idole Johnny Hallyday. Aujourd’hui, il poursuit sa carrière sur les traces de son illustre aîné. Avec une voix étonnamment similaire à celle du Taulier, il se fait d’abord connaître sous l’alias de « Johnny Junior », puis s’affirme avec la sortie de deux albums, dont le dernier paraît en septembre dernier. 

Un second album qui a permis à l’interprète de partager plus largement sa personnalité. Plus intimiste et plus rock, l’esprit du disque s’imprègne toujours du style « Hallydesque » qui constitue son ADN. Entouré de Florent Pagny, Slimane, Pascal Obispo, Marc Lavoine ou encore Michel Mallory, il y aborde des thèmes qui lui tiennent à cœur. Parmi eux, le succès, son idole, ou encore sa mère, disparue depuis près de dix ans à qui il rend hommage. Une déclaration d’amour qu’il chante dans « La dame aux yeux verts », et qui le touche toujours autant. Il se souvient avec émotion et autodérision de la première écoute : « c’était difficile à écouter la première fois. J’ai brait ! »

Produit en période de confinement, il représente pour le chanteur une expérience « traumatisante » par la perte de ses repères. 

Après une tournée stoppée nette pour cause de crise sanitaire, il ne compte cependant pas en rester là et se languit de retrouver son public le plus tôt possible. « J’ai le mental pour résister à tout ça mais les gens me manquent : ce que j’aime, c’est me donner sur scène. »

En attendant de pouvoir sentir, à nouveau, l’enthousiasme de la foule, et de fouler les planches d’une scène, le rockeur prépare ses prochaines publications en compagnie du compositeur et parolier Michel Mallory.

Album de reprises, nouveaux titres originaux, tournée de concerts, différentes idées sont déjà en projet pour les prochaines années. De quoi ne pas perdre le rythme, malgré un système culturel qui peine à exister.

 

Une séance mystique d’enregistrement

 

Ému, la gorge serrée, que le chanteur raconte la réalisation de son premier album paru en 2019. Plus par amour qu’en hommage à son idole, l’objectif du projet était de prolonger l’esprit de Johnny. 

C’est en se rendant à Nashville pour l’enregistrement de « Puisque c’est écrit », que l’interprète a pu « marcher sur les pas de celui qu’il n’a jamais pu rencontrer ». « Johnny a bercé mon enfance, il m’a boosté dans la vie. Il n’est plus là aujourd’hui, et ça me fait un mal de chien parce que j’aurais vraiment voulu le connaître. » regrette-t-il. Aujourd’hui, plutôt du genre à ne pas se laisser aller, il s’efforce à « avancer tant bien que mal ».

Un moment hors du temps dans une ambiance toute particulière pour interpréter les textes écrits par Michel Mallory. Il raconte : « dans la pièce, nous étions deux physiquement, et je suis assez cartésien au quotidien ; mais en fait ce jour-là on pouvait sentir sa présence. » 

Illustre collaborateur du regretté Johnny Hallyday, l’auteur-compositeur travaille aujourd’hui avec l’héritier de sa voix sur des textes sur-mesure. Un travail qui aurait pu ne jamais exister entre les deux artistes. Michel Mallory se rappellera longtemps de leur rencontre : « On était sur un bateau. On avait bien mangé, bien bu et tout d’un coup j’entends Johnny chanter. Mais je me suis aperçu que ce n’était pas Johnny et je me suis retourné, c’était ce garçon qui chantait. C’est là que j’ai compris que ce n’était pas un imitateur. Si Johnny Hallyday n’avait pas existé, il aurait quand même eu ce timbre de voix là. J’étais tellement bluffé, il y a une vidéo qui a tourné sur le net, on me voit pleurer. »

Et on peut dire que jusqu’à présent le duo fonctionne plutôt bien avec un premier album en tête des ventes pendant plusieurs semaines qui s’écoule à plus de 300 000 exemplaires et un second qui atteint les 100 000 disques vendus en temps de covid. Une réussite dont le musicien et toute son équipe sont fiers et qui donne l’espoir d’un bel avenir pour Jean-Baptiste Guégan. 

En attendant, des Zéniths sont déjà dans sa ligne de mire pour la fin d’année, si la situation le permet. Affaire à suivre…

Texte et photos Clara Serrano