Mercredi 8 mai 2024

Catastrophe de Furiani : Une journée dédiée aux témoignages poignants des soignants

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Soignants
Le Collectif des victimes du 5 mai 1992, sous la direction de sa présidente Josepha Guidicelli, a lancé une initiative remarquable : une journée dédiée à écouter les témoignages des soignants qui ont été en première ligne lors de la tragédie de Furiani. Cette conférence a réuni infirmiers et médecins qui, il y a plus de trente ans, ont pris en charge les plus de 2 300 blessés, dans un événement auquel ils n'étaient pas préparés et qui continue de susciter des émotions intenses.

Ces héros discrets, qui n'ont jamais cherché la lumière, ont enfin eu l'occasion de partager leurs récits. "Ils diront qu'à cette époque, ils n'ont fait que leur travail, mais ils ont fait bien plus que cela. Durant des jours et des semaines, ils ont mis de côté leur vie personnelle. Aujourd'hui, c'est une manière de les remercier", explique Josepha Guidicelli.

Francis Mattei, infirmier à Bastia, se souvient vividement de cette première journée, mais les semaines qui ont suivi sont floues, noyées dans un tourbillon d'activité. "C'était très compliqué. La Corse est une petite île, tout le monde se connaît. Les soignants étaient amenés à s'occuper de gens qu'ils connaissaient. La seule chose qui nous a protégés, c'étaient les procédures et les protocoles que nous avions mis en place et que nous gardions en tête. Nous n'avions pas de communication à cette époque, ce qui rendait l'événement encore plus angoissant. Nous étions bloqués à l'hôpital avec une vue très restreinte."

À l'hôpital, un système de tri efficace a été mis en place, sauvant ainsi un maximum de vies. Mais cet événement a profondément changé ces soignants. "Je ne pourrai jamais oublier cette tragédie. Ça m'a transformé en tant qu'infirmier, pour toujours. Ça m'a donné des limites", confie Francis.

Santa, une autre soignante interviewée, révèle que même après 32 ans, la blessure reste béante. "Nous étions soignants, mais aussi parents, enfants, amis, collègues... Mon souvenir le plus marquant est le silence dans l'hôpital, malgré le chaos qui régnait. Des gens perfusés étaient étendus sur le sol. Ce qui m'a le plus ému, ce sont tous ces enfants, ces jeunes qui étaient au stade pour ce qui aurait dû être une fête."

La journée de témoignages des soignants de Furiani restera gravée dans les mémoires comme un hommage poignant à ces héros méconnus qui ont tout donné pour sauver des vies, dans des circonstances des plus difficiles.