Jean-Marie Massiani, des jeux des îles à Majorque aux Championnats de Corse de tennis à Calvi

Jean-Marie Massiani a cette apparence zen qui fait bien des envieux. Pourtant, c'est avec beaucoup de sérieux et de passion qu'il vit son engagement au service du tennis et de la formation.

Autour des courts du TC Calvi où se déroulent les championnats de Corse, entre deux rencontres, il s'est confié hier sur son emploi du temps de ces dernières semaines, à commencer par les Jeux des îles dont il est le capitaine de cette équipe corse qui s'est illustrée tout récemment à Calvia, petite localité de Palma di Majorque en Espagne.

«  Dans des conditions difficile, notamment en raison de la pluie nous sommes passés par un trou de souris pour ensuite nous illustrer. L'équipe Fille composée de Livia Catoni (Tennis Club Miomo) et Noemy De Bessa (Terra Bella TC) termine à la 2ème place. Les garçons, Lukas Raffaelli (Tennis Club Miomo) et Oriano Cavallini-Negrel (Raquette Club Porto-Vecchio) quant à eux sont allés au bout et ont remporté la médaille d'or. Enfin, en individuel, Lukas Raffaelli a décroché la médaille d'argent. Nous sommes à la fois heureux pour notre sélection et fiers pour notre petite Ligue qui se bat pour maintenir un certain niveau. Notre ligue a été créée il y a 36 ans et vient de battre un record, celui du nombre de licenciés qui est aujourd'hui de 4346. Ce n'est pas la première fois que je suis capitaine pour ces Jeux des îles puisque je l'étais déjà en Crête et en Sicile. À chaque fois c'est une aventure humaine pour les enfants. Je compare ça souvent à la retraite avant la communion. On se rappelle toujours d'avoir fait ces Jeux des îles. Pour mémoire, parmi les participants il y a eu Rafael Nadal qui a représenté les Baléares, justement, nous avons du reste visité son camp d'entraînement à Manacor. Ronaldo a également fait les Jeux des îles à … Ajaccio, et pour la petite histoire il avait marqué 7 buts. Représenter son île est un moment qui marque, d'autant que l'on a toujours l'impression que le tennis occupe une place à part des autres disciplines olympiques. Nous, ce que nous avons recherché dans ces jeux des îles, c'est le contact avec les autres disciplines sportives. Se retrouver avec d'autres sportifs, c'est un bienfait énorme. Si nous sommes arrivés là, c'est grâce au travail en profondeur de nos élus et de nos moniteurs qui travaillent chez eux en Corse, qui se battent pour nos enfants, car nous sommes là aussi pour ça. Nous n'étions pas favoris dans ces catégories mais nous avons réussi à rehausser notre niveau pour obtenir une récompense, avec les médailles évoquées. C'est le fruit d'un travail en profondeur, au sein même de notre ligue. Nous restons malgré tout concentrés sur nos objectifs d'aller encore plus de l'avant. Il faut que le tennis soit reconnu comme un autre sport et non pas comme une discipline réservée à des nantis comme certaines municipalité peuvent encore penser. Il n'y a qu'à voir les résultats d'un tournoi comme par exemple celui de Mezzavia ou encore celui du Ladies Open Calvi – Eaux de Zilia, pour comprendre la place qu'occupe aujourd'hui le tennis en Corse. Ces championnats de Corse qui se disputent aujourd'hui à Calvi en sont aussi l'illustration. Une fille comme Léolia Jeanjean a transpercé le tableau de Roland Garros parce qu'elle avait notamment réussi ici à Calvi. J'arrive à un âge où je commence à être un des plus anciens moniteurs de la ligue corse et je vois le chemin parcouru. Avec le recul j'ai vu d'où l'on est parti et où nous sommes aujourd'hui. J'ai été au début de la ligue avec Pierrot Maushart, Laurent Colombani, et bien sûr Bernard Giudicelli à qui je rends hommage, même si je n'ai pas toujours été d'accord avec lui. Je rends hommage au travail, à la création de la ligue, à nos joueurs locaux qui ont fait « exploser » nos résultats et justement au travail qu'a pu faire Bernard Giudicelli. Maintenant, lorsque nous allons aux jeux des îles, nous sommes respectés, la preuve du reste avec cette place de tête de série que nous occupions à Majorque. Par le passé, Flore Mendez, Yoan Graziani ont déjà été récompensés. Je pense que dans l'avenir ça ne pourra que s'améliorer. Pour revenir à ces championnats de Corse, c'est vrai que je suis chez moi en Balagne puisque je suis né à l'Ile-Rousse dans l'appartement de ma regrettée marraine Félicia Martelli, pour qui j'ai une pensée. Évidemment que je me sens ici à la maison avec bon nombre d'amis comme Didier Bicchieray, Vicky Albertini et bien d'autres. Au TC Miomo, que j'ai rejoint il y a 6 ans, après une quinzaine d'années au Casone, nous avons une quarantaine de nos représentants à ces championnats de Corse à Calvi. Notre but dans ces championnats c'est que nos enfants prennent du plaisir. Si les résultats doivent arriver, ils arriveront. Au TC Miomo, nous avons réussi à maintenir notre équipe masculine en N3. Enfin, nos filles vont elles aussi remonter en N3, ce qui signifie que nous aurons deux équipes à ce niveau. C'est une première. Pour ce qui est du tennis insulaire dans son ensemble, ce que nous réussissions à faire jusqu'à pas longtemps tenait du miracle. Aujourd'hui, nous continuons à nous battre et à faire en sorte que nous sortions à nouveau des Lokoli, De Bernardi et autres ».

Gilbert Guizol