Vendredi 4 juillet 2025

L’AOP Brocciu en danger ? L’associu Casgiu Casanu s’oppose à la modification du cahier des charges

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brocciu
L’associu Casgiu Casanu tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié cette semaine, le collectif de défense des fromages corses réaffirme fermement son opposition à une modification du cahier des charges de l’AOP Brocciu, qui autoriserait un allongement du délai de collecte du lait à 72 heures.

Déjà exprimée en mars dernier auprès de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), cette opposition se focalise sur une mesure jugée incompatible avec l’exigence de qualité propre au Brocciu, fromage emblématique de l’île.

Lait "frais" menacé, qualité en question

Selon Casgiu Casanu, rallonger le délai de collecte du lait à trois jours compromettrait sa fraîcheur – un critère essentiel dans l’élaboration du Brocciu. « En autorisant des ramasses de lait à 72h, on perd inévitablement de la qualité sur le lait qui, réglementairement parlant, ne sera plus du lait frais », explique l’association.

Une telle modification ferait du Brocciu l’unique AOP fromagère en France acceptant un délai aussi long, ce qui constituerait un précédent inquiétant selon les membres du collectif.

Un produit identitaire à protéger

Pour Casgiu Casanu, cette décision va à l’encontre même de l’esprit des AOP, censées garantir une qualité irréprochable, fondée sur des pratiques locales, des techniques traditionnelles et un territoire spécifique.

Le Brocciu, rappelons-le, est le seul fromage corse vendu en frais à bénéficier d’une AOP. « Ce n’est certainement pas pour le dévaloriser et le tirer vers le bas », avertit l’association, qui y voit une atteinte directe à un patrimoine culturel, gastronomique et identitaire.

Un appel à la vigilance

Le communiqué conclut par un appel clair à la mobilisation pour défendre un produit qui, au-delà de ses qualités gustatives, est un véritable emblème de l’île : « La réputation du Brocciu en a fait un emblème du patrimoine culturel et gastronomique de la Corse. Nous sommes encore là pour en parler et le défendre. »