Vendredi 4 juillet 2025

 Insularité : une Europe à deux vitesses

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Marie-Antoinette Maupertuis alerte sur l’absence de continuité territoriale entre les îles européennes

Union européenne – Lors d’une intervention récente, Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse, a pris la parole pour dénoncer les difficultés structurelles que rencontrent les territoires insulaires au sein de l’Union européenne, en particulier en matière de continuité territoriale.

« Les îles, par définition, n'ont pas de continuité territoriale européenne.
Il y a une rupture géographique à cause de la mer, donc ça c'est un fait naturel. »

Un rappel qui s’ancre dans le droit européen lui-même : le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, à travers ses articles 174 et 349, reconnaît explicitement les handicaps structurels auxquels font face les régions ultra-périphériques comme la Corse, la Sardaigne, ou encore les Canaries.

Marie-Antoinette Maupertuis illustre concrètement la situation :

« Par exemple, entre la Corse et la Sardaigne, il y a 11 kilomètres.
Dès qu'il y a un problème technique sur le bateau, nous sommes obligés, pour aller de Bastia à Cagliari — mais même de Bonifacio à Santa Thérèse qui est en face — de passer par Paris, aller à Rome en avion, puis de Rome à Cagliari, et ensuite rouler à l'intérieur des deux îles. »

Une situation qu’elle juge absurde et révélatrice :

« On voit bien qu'il n'y a pas de continuité. »

La présidente de l’Assemblée de Corse souligne également l'impact économique de cette déconnexion géographique sur l’accès au marché unique européen :

« Il y a une difficulté d'accès au marché unique, ce qui crée une inéquité entre les insulaires et les citoyens européens.
Normalement, il doit y avoir libre circulation des hommes, des marchandises au sein de l'Union européenne. Ce n'est pas toujours le cas. En tout cas pour les îles, c'est difficile. »