De la Méditerranée au monde fini : Sampiero Sanguinetti

Cet essai de géopolitique, paru chez Albiana, revient sur l’histoire de la Corse, les fractures qui la
traversent et les enjeux qui obèrent son avenir : militarisation, eau, mouvements de population,
déchets, etc…
Après « Corse, le syndrome de Pénélope » en 2006, « La violence en Corse » (2012), « La Corse entre
clanisme et nationalisme » (2015), « Corse, l’option démocratique » (2018) et « Corse, de quoi la
mafia est-elle le nom ? » (2019), aux éditions Albiana, Sampiero Sanguinetti, journaliste, un des
fondateurs de la télévision régionale en Corse reste dans un domaine qu’il excelle avec De la
Méditerranée au « monde fini ».
Pour l’auteur, si la Méditerranée n’est probablement pas le continent liquide ou la Patrie dont
parlaient certains intellectuels au XIXe siècle, il existe bien un « système méditerranéen » qui scelle
une interdépendance, une manière d’être et un destin des sociétés riveraines, en Afrique du Nord,
au Moyen-Orient et en Europe. « Les évolutions auxquelles nous avons assisté aux XIXe et XXe siècles
ont modifié les données et l’équilibre de cette interdépendance. Deux empires se sont écroulés en
l’espace d’un siècle : l’empire ottoman d’une part et l’empire colonial européen ensuite ».
À ces deux crises globales s’ajoutent des situations conflictuelles majeures au Moyen-Orient, en mer
Noire et dans les Balkans. « Dépasser ces crises est de l’intérêt conjoint des sociétés européennes,
arabes et orientales, en outre confrontées aux défis du changement climatique, de la gestion de l’eau,
de la gestion des déchets, de la pression touristique et de la militarisation de l’espace. Les îles et les
presqu’îles, qui sont au centre de ce « système méditerranéen », doivent s’inscrire résolument dans
l’objectif d’être les traits d’union entre des sociétés interdépendantes mais qui ont tant de mal à se
comprendre. Enfin, l’humanité est en train de vivre à l’échelle du globe ce qu’elle a vécu il y a plus de
cinq siècles à l’échelle de la Méditerranée. Cela suppose que nous repensions le monde, la manière
dont nous l’habitons et la manière dont nous nous imaginons dans l’univers».