Résurrection d'un patrimoine : l'orgue de Vallica revient à la vie
Jean-René Castellani, maire de Vallica, n'a pas caché sa fierté : « Je suis très fier de voir cet orgue jouer à nouveau. Nous allons maintenant tout faire pour qu'il vive et soit entretenu. » Un engagement fort pour la pérennité de cet instrument emblématique.
Jean-Nicolas Antoniotti, intervenant à double titre, a partagé son émotion lors de cet événement. « C’est une véritable résurrection. Cela faisait plus d’un siècle que l’on n’avait pas entendu l’orgue jouer », a-t-il déclaré. Antoniotti, dont le grand-père avait initialement installé l’orgue, souligne l'importance de cette restauration.
La rénovation, de grande envergure, a nécessité un financement conséquent. À hauteur de 80%, elle a été prise en charge par la Collectivité Territoriale. Les 20% restants ont été financés grâce à l'intervention cruciale de la Fondation du Patrimoine. Celle-ci, par le biais de ses souscripteurs et particulièrement le club des mécènes, a largement contribué au budget total de 41 000 euros. Jean-Nicolas Antoniotti a tenu à rendre hommage à l'ancienne maire, Madame Antoniotti, pour son travail extraordinaire qui a permis le classement de l’orgue, facilitant ainsi l’intervention de la collectivité.
Alain Faye, facteur d'orgue, a décrit l’instrument comme étant typiquement italien. « La rénovation s’est étalée sur deux ans, avec du travail en atelier et quelques semaines dans l’église. La tâche a été très compliquée car tout était en miettes dans l’orgue. Le résultat est au plus près de ce à quoi il ressemblait à l'origine », a-t-il expliqué.
Elisabeth Pardon, l'organiste, a exprimé sa joie de voir l’orgue fonctionnel : « C'était une ruine. J'ai l'impression de renouer avec l'histoire. » Elle a également raconté l'histoire fascinante de l'orgue, initialement installé à Ajaccio et mystérieusement transféré à Vallica. « Le restaurer a été très difficile, mais le résultat est magnifique. »
L’avenir de l’orgue semble assuré avec la relève, représentée par le jeune Fiurenzu. « L'orgue m'a intéressé car j'aime cet instrument et je suis toujours partant pour apprendre », a confié Fiurenzu. Elisabeth Pardon a ajouté qu'il est essentiel de former de jeunes organistes pour perpétuer la vie de cet instrument.
Cet événement marque un moment de résurrection non seulement pour l'orgue, mais aussi pour le village de Vallice. Le club des mécènes, auquel appartient Jean-Nicolas Antoniotti, se rend compte de sa vocation à restaurer le patrimoine de l'île, intervenant également dans la rénovation d'églises, de peintures et autres éléments patrimoniaux à travers toute l'île.
La résurrection de l’orgue de Vallica est une belle démonstration de ce que peut accomplir une communauté unie autour de la préservation de son patrimoine. Cette journée restera gravée dans les mémoires comme un moment exceptionnel pour tous les habitants de Vallica.